« Nous avons réaménagé l’espace, tout en revisitant la décoration, et modernisé l’outil afin d’en optimiser la gestion. » Sophie Launay-Ferrand résume ainsi la politique menée avec son associé (gérant et titulaire de l’officine), Arthur Rubinstein, depuis leur reprise, en septembre dernier, de la Pharmacie Saint Martial. Une des plus anciennes de Limoges, située en bordure de la place de la République, en cœur de ville, connue au début du XXe siècle sous l’enseigne de « La Grande Pharmacie Universelle ».
À l’époque pilier de l’offre de santé locale, elle tint sa célébrité d’une trousse à venins, inventée par son propriétaire fondateur, Michel Legros, passionné d’herbes et sérums. Une boîte métallique gravée à son nom, contenant 4 ampoules d’un produit efficace à la composition secrète, qui se vendait avec succès dans le monde des chasseurs, pêcheurs, randonneurs et aventuriers de tous poils. On la trouvait dans les bagages des explorateurs, égyptologues ou marins au long cours, mais aussi dans toutes les fermes du Limousin. Jusque dans les années 1960, elle se dévoilait fièrement dans la vitrine de ce pharmacien pas comme les autres, entrepreneur visionnaire et communiquant passionné. Il n’hésitait pas alors à présenter son officine dans la presse comme « La plus grande pharmacie de France », à une époque où la publicité officinale était autorisée.
« Quand nous avons fait nos travaux, nous avons cherché partout dans les placards et les murs cette « trousse Legros » mais nous n’en avons trouvé aucune, déplore Sophie. Pourtant, les clients nous en parlent encore. »
Le service d’abord
Rebaptisée en son temps du nom du patron de la Cité (et de sa rue), l’officine Saint-Martial est aujourd’hui une pharmacie moderne, refaite à neuf, proposant une palette de spécialités. Homéopathie, herboristerie, phytothérapie, cosmétologie… Les deux propriétaires, diplômés de la faculté de Limoges, se veulent généralistes répondant au plus grand nombre de pathologies. L'officine, d’une soixantaine de mètres carrés, a été intégralement réaménagée, avec des rayons bien structurés, présentant clairement leur contenu.
« Nous avons une vocation première, celle de rendre service à nos concitoyens, dévoile Sophie, qui ne souhaite pas révéler le montant des travaux engagés. Nous essayons d’aller au-delà d’un rôle commercial de vendeur de médicaments, privilégiant le conseil, l’entretien personnalisé, bref d’être de vrais acteurs de santé publique. »
La nouvelle officine se veut plus claire, plus moderne, plus aérée, avec des tiroirs fonctionnels et un objectif : gérer au plus près les stocks et répondre au mieux aux attentes très diverses d’une clientèle de quartier aux besoins multiples. Ses patrons ne manquent pas de projets : développer leurs activités, en tenant compte des réalités locales, comme le maintien à domicile en pleine expansion, et en proposer des nouvelles. Ainsi du commerce des huiles essentielles, de l’approche des remèdes naturels, mais aussi la vaccination, l’accompagnement global des patients, et, comme le souligne sa direction « pratiquer la chasse aux manquants et éviter toute rupture de stocks ».
En ces temps de Covid, qui a sclérosé le centre-ville limougeaud et raréfié la clientèle en désertifiant la circulation de rues jusque-là très fréquentées, la pharmacie Saint-Martial aura, comme tous les autres commerces alentour, à se refaire une santé. Après s’être occupée de celle des autres, comme il se doit.