Le black-out des remontées mécaniques l’hiver 2020-2021 a propulsé sur le devant de la scène des pratiques sportives alternatives. Ski de fond, ski de randonnée et balades en raquettes ont rencontré un fort écho auprès d’un public avide de découvrir des disciplines plus proches de la nature. Le recul du « tout ski alpin » ne date pourtant pas d’hier. Quantité de stations ont misé depuis longtemps sur des loisirs soft et green. La crise du Covid-19 a renforcé cette tendance et les Écrins, portés par l’image virginale de leur Parc national, tentent d’en structurer le concept au travers de séjours thématisés.
Élodie Larive est guide de marche nordique. Nous la retrouvons à La Bâtie des Vigneaux, hameau situé sur la route menant au village de Vallouise. Le fond de vallée est blanc et ensoleillé. C’est là que nous allons devoir transpirer. En marche nordique, nul besoin d’équipement lourd. Une tenue de sport, une veste de montagne, des baskets, deux bâtons, c’est tout. Pratiques, ces derniers se clipsent avec une languette à un bracelet rattaché au poignet. Il suffit ensuite de trouver un terrain où la neige est relativement tassée (chemin agricole, sentier forestier…) pour pouvoir marcher avec confort. Dans cette discipline tonique, tout est dans le lancer de bras et la poussée de bâton. À chacun son rythme, mais le cardio monte vite dès que la pente s’élève ! Élodie alterne temps de marche et de relaxation. Au bord de la rivière la Gyronde, on s’arrête un moment pour écouter la nature… et sa respiration, en fermant les yeux. La marche nordique se lie facilement aux techniques de yoga. Fin de séance avec étirements et relâchement musculaire…
Plus tard, nous retrouvons Lucas Bessy. Ce moniteur de ski alpin s’est lancé dans une nouvelle discipline venue du Japon et déployée en Europe à partir des pays nordiques, les « bains de forêt ». Appelée sylvothérapie pour faire plus sérieux. Il s’agit de sorties en raquettes d’au moins 3 heures au cours desquelles les participants sont invités à mobiliser tous leurs sens au contact des arbres et de la nature. L’apport thérapeutique viendrait des phytocides, ces microparticules émises par les feuilles et les aiguilles. Elles seraient capables de réduire stress et anxiété. « Je propose 4 à 5 ateliers sensoriels. Durant ces temps de pause, je laisse les gens vivre leur rencontre avec l’environnement. Les cinq sens sont activés mais aussi d’autres, plus spécifiques, comme l’intuition, l’imagination, le mimétisme… », éclaire Lucas. À l’issue, chacun exprime aux autres les sensations ressenties. 85 % des participants sont des femmes et « il n’est pas rare que certains clients, émus, pleurent à la fin de la séance », constate Lucas. Avant d’éprouver, assure-t-il, un fort sentiment d’apaisement.
Le soulagement, c’est aussi ce que l’on ressent après une séance de réflexologie plantaire chez Angèle Le Masson. Monitrice d’escalade et réflexologue, la jeune femme accueille dans son cabinet de L’Argentière-La Bessée locaux et touristes en quête de soulagement physique. Dieu sait si en montagne, l’hiver, la voûte plantaire est sollicitée ! On s’en aperçoit lorsqu’Angèle nous emmène sur la via ferrata de l’Horloge, une raide paroi de 50 m dressée au-dessus de L’Argentière. Sur la roche brune où stagnent quelques plaques de neige, les pieds s’appuient de toute leur force sur les barreaux métalliques pour pouvoir grimper. La chaleur de l’effort compense la froideur de l’air. Inédite est la via Ferrata hivernale, comme le sont l’escalade sur cascade de glace et la trottinette électrique sur neige.
Après l’effort, le réconfort. Au Fil de l’Onde est l’archétype du chalet de montagne que l’on aimerait posséder. Posé en solo dans un champ de neige à côté du village de Vallouise, il cumule les symboles de l’écodurabilité. Bois, murs en terre ou en galets, bain norvégien, chaleur et convivialité sont les atouts de cette adresse qui garantit au menu de la table d’hôtes des produits et des vins locaux majoritairement biologiques. Le tout avec la gentillesse de Catherine et Marc, les propriétaires. Idem à L’Écho du Riou, à Pelvoux, chalet de famille qu’Anne-Claire Pascal a rénové et isolé avec des matériaux biosourcés (chanvre, liège, liège…). Et la table d’hôtes est aussi au top. Le tourisme responsable dispose ici d’un bel Écrin(s) !