Dans la foulée de cette annonce, le gouvernement britannique a indiqué que ce traitement allait être immédiatement utilisé pour traiter les malades concernés. « La dexaméthasone est le premier médicament dont on observe qu'il améliore la survie en cas de Covid-19 », ont indiqué dans un communiqué les responsables de l'essai britannique Recovery.
Dans le cadre de l'essai, 2 104 patients ont reçu ce traitement, par voie orale ou intraveineuse, pendant 10 jours. En comparant aux 4 321 autres patients qui ne l'avaient pas reçu, les chercheurs ont déterminé que le traitement a réduit d'un tiers la mortalité chez les malades placés sous ventilation artificielle. En outre, la mortalité a été réduite d'un cinquième chez des patients moins gravement atteints, sous oxygénothérapie avec masque mais non intubés. En revanche, le traitement n'a montré aucun bénéfice pour les patients qui ne requéraient aucune assistance respiratoire.
« C'est une avancée majeure dans la quête de nouvelles manières de traiter les malades du Covid », s'est réjoui dans un autre communiqué le Pr Stephen Powis.
Le secrétaire d'État à la Santé et aux Affaires sociales, Matt Hancock s’est également réjoui de la nouvelle dans une intervention filmée diffusée sur Twitter : « Le bénéfice en termes de survie est important chez les patients qui sont suffisamment malades pour avoir besoin d'oxygène, chez lesquels la dexaméthasone devrait désormais devenir le traitement de base », a estimé l'un des responsables de l'essai Recovery, le Pr Peter Horby, de l'université d'Oxford. « La dexaméthasone n'est pas chère, déjà commercialisé et peut être immédiatement utilisée pour sauver des vies à travers le monde », a-t-il poursuivi.
Retour en grâce
Avec ces résultats, les corticoïdes effectuent un véritable retour sur le devant de la scène. En février dernier, des médecins écossais avaient estimé, dans un article publié dans le « Lancet », que les corticoïdes pourraient s'avérer délétères, confortant ainsi la position de l'OMS qui recommandait de ne pas les utiliser dans l'infection au nouveau coronavirus apparu en Chine. Les auteurs se basaient alors sur les données accumulées dans le MERS-CoV.
En France, fin mars, le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) indiquait que « les anti-inflammatoires non stéroïdiens et les corticoïdes sont contre-indiqués pour le traitement des symptômes du Covid-19 », en ajoutant que « toutefois les patients recevant ces traitements pour des pathologies chroniques ne doivent pas les arrêter sans avis de leur médecin traitant », un message qu'avait relayé la Direction générale de la santé.