Selon les résultats recueillis dans l'enquête CoviPrev, au cours de deux vagues menées du 14 au 16 avril, puis du 4 au 6 mai 2020 auprès de 2000 Français majeurs, 17 % des personnes interrogées considèrent que leur alimentation est moins équilibrée qu’avant le confinement (contre 13 % déclarant une alimentation plus équilibrée que d’habitude). Mi-avril, 22 % déclaraient grignoter entre les repas plus que d’habitude (contre 17 % moins que d’habitude), notamment pour compenser l'ennui et le stress lié au confinement ; 27 % déclaraient avoir pris du poids (11 % disent en avoir perdu). Ces deux dernières tendances se sont même amplifiées au fil du confinement, avec des proportions s'élevant, pour le grignotage, à 27 % début mai, et 36 % pour la prise de poids.
Les personnes les plus affectées sont les moins de 40 ans, les familles avec des enfants de moins de 16 ans, les personnes en situation financière très difficile et les personnes présentant des niveaux élevés d’anxiété, de dépression et beaucoup de problèmes de sommeil. Pour rappel, l'enquête CoviPrev avait déjà révélé que plus d'un quart des fumeurs avait augmenté sa consommation de tabac, et 11 % des buveurs, sa consommation d'alcool.
Engouement pour le fait maison
Seule note positive : les Français sont 37 % à déclarer davantage cuisiner des plats maison (4 % le font moins que d'habitude). Ils semblent aussi plus nombreux à avoir eu recours aux outils de SPF pour s'orienter dans leurs choix culinaires. Le site mangerbouger.fr a ainsi connu une hausse de fréquentation de 60 % par rapport à 2019. Les pages les plus visitées ? Les fiches recettes (près du triplement de la fréquentation), les exercices d’activité physique et les articles dédiés au Covid-19.
« Pendant la période de confinement, les Français ont redécouvert le plaisir de cuisiner à la maison. L’augmentation de la fréquentation sur le site mangerbouger.fr témoigne d’ailleurs de leur intérêt grandissant pour la cuisine et l’activité physique à pratiquer à domicile. Cette nouvelle habitude vécue positivement pourrait s’installer durablement dans leur quotidien après le déconfinement. À suivre », analyse Anne-Juliette Serry, responsable de l’unité nutrition et activité physique à Santé publique France.
Enfin, quelque 23 % des Français déclarent porter plus d'attention que d'habitude à leur budget alimentaire et 60 % se plaignaient de difficulté à s'approvisionner dans les magasins, au milieu du confinement. En cause : la pénurie de certains aliments ou le moindre accès à des aliments bon marché.