Pour forger cette recommandation, le groupe du travail du HCSP a tenu compte à la fois des incertitudes et inquiétudes actuelles, mais aussi des sources d'espoir. Si les vaccins s'avèrent efficaces contre les formes graves du SARS-CoV-2 et devraient être de plus en plus administrés, les experts s'inquiètent de la situation épidémiologique, des inconnues qui persistent sur l'efficacité des vaccins pour réduire la transmission, notamment des variants d'intérêt, et du relâchement des mesures barrières dans une population générale lassée.
Aussi préconisent-ils de poursuivre l'application des mesures barrières, même après immunisation. En collectivité, ou à l'extérieur, il faut « continuer à respecter leur application, notamment le port du masque et la limitation des déplacements, et ne pas participer à des regroupements de personnes au-delà de ce qui est réglementairement autorisé », lit-on.
Baisser le masque à certaines conditions
Le HCSP ouvre néanmoins la possibilité de ne pas porter le masque, dans une situation précise : un cadre privé familial ou amical, en intérieur, lorsque toutes les personnes réunies ont été immunisées par deux doses, et tout en respectant les autres mesures barrières : hygiène des mains, distance interindividuelle, aération et limitation à 6 du nombre de personnes. « Cette recommandation ne s’applique pas dès lors que l’un des membres présente un facteur de risque de forme grave (âge, comorbidité) », précise le HCSP.
Les personnes vaccinées ne sont pas non plus dispensées des règles de la politique de tracing. La Direction générale de la santé (DGS) demandait en effet au HCSP s'il était opportun d'inscrire les personnes vaccinées dans la définition des contacts à risque négligeable (au même titre, par exemple, que les personnes ayant un antécédent d’infection par le SARS-CoV-2 confirmé par RT-PCR, test antigénique ou sérologie datant de moins de 2 mois) : c'est non, répond le HCSP, qui recommande de poursuivre l'inclusion des personnes immunisées dans la politique de contact tracing et de les définir comme des contacts à risque, « même si ce risque est probablement diminué ».
Enfin, le HCSP plaide pour lancer des études sur l'évaluation de l’impact psycho-social, socio-économique et sanitaire de l’application prolongée des mesures barrières, des études de suivis cliniques et microbiologiques des personnes vaccinées pour évaluer le risque individuel d’infection et de transmission, et des travaux de modélisation permettant d’évaluer le risque de transmission en fonction de la levée de telle ou telle mesure barrière.