Les projections du service statistique des ministères sociaux tombent à point nommé, alors que la Conférence nationale chargée de fixer le nombre d’étudiants en santé pour les cinq prochaines années s’est réunie pour la première fois vendredi dernier. L’enjeu est crucial pour les médecins et les pharmaciens, dont le déclin à court terme est inévitable : pour les premiers, les effectifs vont diminuer jusqu’en 2024, puis retrouveront le niveau actuel à l’horizon 2030 ; pour les seconds, le point bas sera atteint en 2027 et le retard rattrapé en 2033.
Sauf qu’entre-temps la population française va continuer de croître et de vieillir, augmentant ses besoins de soins. En intégrant ces données, un creux plus important se profile, qui ne serait résorbé qu’en 2035 pour les médecins, et même en 2049 pour les pharmaciens. Mais une hausse de 20 % du nombre d’étudiants en médecine dès la rentrée 2021 permettrait de « combler ce creux avec une avance d’environ trois ans ». En pharmacie, cela ferait gagner plus de dix ans, avec un « niveau initial dépassé dès la deuxième moitié des années 2030 ».
Reste à voir quel serait l’effet de cet appel d’air sur le flux de diplômés étrangers, qui n’a cessé de progresser au cours de la décennie écoulée, porté notamment par les nombreux jeunes Français partis étudier en Europe afin de contourner le numerus clausus alors en vigueur dans l’Hexagone, avant de revenir s’y installer. C’est particulièrement vrai pour les dentistes, dont les effectifs devraient a priori gonfler de 48 % d’ici à 2050, mais de seulement 5 % sans diplômés étrangers, avec un creux jusqu’en 2040 environ.
Avec l'AFP