Après le pic observé en avril 2020, en plein confinement, la part de la téléconsultation dans les consultations médicales s’est stabilisée autour de 4 %. Pour le GERS, l’implication du réseau officinal, encore modeste, pourrait donner un nouveau coup d’accélérateur à cette activité, en particulier auprès des patients les plus jeunes.
Si le GIE SESAM-Vitale, à travers les chiffres dévoilés hier, constate que la proportion de médecins ayant recours à la téléconsultation continue d’augmenter, passant en effet de 67,4 % en 2020 à 87,5 % en 2021, la part de la téléconsultation dans l’ensemble des consultations médicales semble avoir atteint un plateau. « On plafonne depuis de nombreux mois autour de 4 % », souligne David Syr, directeur général adjoint de GERS Data, expliquant que les médecins cherchent encore la meilleure façon de l’intégrer dans leur quotidien.
Pour dynamiser cette téléconsultation, David Syr suggère de s’appuyer sur le réseau officinal qui permettrait d’apporter une version « hybride » de la consultation : il faut franchir la porte de l’officine pour accéder à une téléconsultation avec un médecin, donc en digital, mais possiblement accompagné par son pharmacien. Selon les données révélées ce midi lors d’un atelier virtuel du GERS, environ 10 % des officines ont réalisé au moins une téléconsultation depuis le début de l’année.
Pour connaître la patientèle intéressée par ce service, le GERS a analysé d’une part le flux des patients en pharmacie au premier trimestre 2022 et l’a comparé avec le flux des patients ayant réalisé une téléconsultation en pharmacie sur la même période. Résultat sans équivoque : la patientèle la plus représentative en pharmacie est plutôt comprise dans la classe d’âge des 50 à 89 ans (les 60-69 ans en tête), quand les utilisateurs de la téléconsultation à l’officine sont surtout des personnes de 20 à 60 ans (les 20-29 ans étant majoritaires). Pour David Syr, l’offre de téléconsultation en pharmacie incite une patientèle plus jeune à venir à l’officine. Un réflexe qu’il s’agirait de consolider après l’habitude prise ces derniers mois de se faire dépister du Covid par son pharmacien.
Quant à la répartition territoriale des pharmacies qui proposent cette téléconsultation, l’Île-de-France est la région la plus active (25 %), ainsi que les Hauts-de-France (14 %), suivies par l’Auvergne-Rhône-Alpes (12 %) et par deux régions ex aequo, l’Occitanie et le Centre-Val de Loire (9 %). Le GERS va suivre de près la tendance et l’analyser au regard d’autres facteurs tels que les déserts médicaux.
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