Le Quotidien du pharmacien :- Quelles lacunes constatez-vous au niveau des pharmacies d'officine en termes d'écoresponsabilité ?
Émilie Lecygne.- On constate souvent un manque d'intérêt de certains titulaires sur les enjeux environnementaux. Même si tous ne sont pas fermés à l'idée d'en discuter, ce n'est pas un thème prioritaire. Il faut dire que l'on entend souvent parler du changement climatique comme quelque chose d'irrémédiable, sur lequel on ne peut pas vraiment agir. Des pharmaciens peuvent se dire : " En quoi mon engagement changera quelque chose ? ". Pour les étudiants en pharmacie, ces questions-là sont en revanche très importantes. Les jeunes générations veulent exercer un métier qui prend en compte ces enjeux, évoluer dans un environnement qui soit en phase avec leurs valeurs. La convention pharmaceutique indique d'ailleurs clairement que la pharmacie doit devenir un lieu qui prend en compte les enjeux environnementaux.
L'ANEPF a participé à la création de l'alliance PHORSE, quelles actions concrètes vont-elles être mises en place ?
Nous allons premièrement envoyer des fiches actions à tous les pharmaciens qui souhaiteront se rapprocher de PHORSE. Le but de ces fiches, qui porteront sur différents thèmes en lien avec la santé environnementale, les déchets, l'énergie… c'est d'apporter des conseils pratiques aux pharmaciens qui souhaitent s'engager dans une démarche écoresponsable. De nombreux pharmaciens ont déjà changé leurs habitudes, ont mis en œuvre des actions écoresponsables sans vraiment s'en rendre compte. D'autres ont vraiment envie de s'y mettre, mais ils ne savent pas forcément comment s'y prendre. À terme, l'objectif de PHORSE est d'informer les professionnels, via une newsletter ou une page LInkedIn, mais aussi de permettre aux pharmaciens de partager leurs expériences.
En quoi est-ce important pour les pharmaciens de s'engager davantage sur les questions environnementales, notamment par rapport aux patients ?
La pharmacie est un lieu sûr, l'endroit où le patient vient chercher des conseils. On voit bien que les patients accordent de plus en plus d'importance à ces questions, donc si une pharmacie s'engage dans cette voie, cela ne peut être que positif pour son image. Il y a bien sûr certains aspects sur lesquels les pharmaciens ne peuvent réellement agir. Nous savons tous que la majorité des médicaments sont fabriqués en Asie, les officinaux n'y peuvent rien. En revanche ils ont davantage la possibilité de privilégier des fournisseurs plus écoresponsables pour la parapharmacie par exemple. Si un pharmacien privilégie des produits zéro déchet ou qui sont fabriqués en France, s'il relaie dans son établissement certaines campagnes d'information, sur la pollution de l'air ou les perturbateurs endocriniens par exemple, les patients pour qui ces aspects sont importants s'en rendront compte très rapidement.
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