À la lecture des données de décembre, la FSPF reste réservée sur ses pronostics d'une économie officinale sans activités liées au Covid. Le syndicat redoute un décrochage dans les prochains mois.
L'effervescence de ce début d'année marqué par la conjonction de trois épidémies (Covid, grippe et bronchiolite) ne doit pas cacher les prémices d'une décrue des activités liées au Covid à l'officine. Car l'inflexion est bien là, comme le signalent les données communiquées par la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF). En décembre, le chiffre d'affaires du réseau officinal s'est réduit de 3 %, à 3,82 milliards d'euros. En cause, les activités Covid (TAG, vaccination…) dont le volume a chuté de 84 %, soit un manque à gagner de 310 millions d'euros comparé à l'année précédente. Ce décrochage par rapport à l'année hors norme qu'a été 2021 n'a pas pu être compensé par les bonnes performances du médicament remboursable (+ 5,6 %) et non remboursable (+19,9 %).
Toutefois, les signes de faiblesse observés en décembre n'ont que peu affecté l'activité sur l'ensemble de l'année 2022. Après une hausse de 10,35 % en 2021, le chiffre d'affaires a grimpé à nouveau à hauteur de 6,6 %, à 43,22 milliards d'euros. « Une tendance essentiellement soutenue par une nouvelle progression de la part des médicaments chers au sein du remboursable qui croît de 8 %, mais aussi par les pathologies liées au manque d'anticorps. Ainsi, le non remboursable connaît une croissance de 7,54 % », analyse Philippe Besset.
Néanmoins, le président de la FSPF pointe une baisse de 18,73 % du chiffre d'affaires des activités liées au Covid sur les douze mois de 2022 et leurs conséquences sur une marge globale qui s'érode de 1,4 %, à 7,78 milliards d'euros. Il met en garde la profession : « La décrue est là ». Elle l'est d'autant plus que les activités Covid avaient permis jusqu'en novembre d'absorber les effets de l'inflation. De fait, jusqu'à cette date, la marge avait pu se maintenir au-dessus du niveau des quelque 6 points d'inflation qui ont émaillé le second semestre 2022. Ce n'est désormais plus le cas.
Ces observations amènent le syndicat à la plus grande prudence. Les six prochains mois seront le « crash test » de l'économie officinale, estime Philippe Besset, qui s'interroge : « Que va-t-il arriver sans activités Covid ? ». Le président de la FSPF voit dans cette inconnue une raison supplémentaire, après deux années exceptionnelles, d'aborder le volant économique de la convention pharmaceutique avec circonspection. C'est donc muni des statistiques du premier semestre 2023 qu'il s'assiéra à la table des négociations avec l'assurance-maladie, en septembre prochain.
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