Outre le blues habituel, le retour des vacances s’accompagne souvent de petits maux. La manifestation de syndromes pseudo-grippaux n’est cependant pas à prendre à la légère. Surtout, lorsqu’ils émanent de personnes ayant voyagé dans des zones à risque d’arboviroses. Mais pas que. Car, comme alerte Santé publique France, des cas autochtones de dengue et de chikungunya ont été signalés en France au cours de l’été. Quant au virus du West Nile, cinq cas ont été enregistrés dans le Var au cours des deux dernières semaines.
Au comptoir, des cas de fièvre inexpliqués, souvent accompagnés de douleurs articulaires et musculaires, mais sans autres symptômes apparents, doivent être pris en considération. Tout particulièrement si la personne revient d’une zone où circulent le moustique tigre (aedes albopictus), vecteur de la dengue, du Zika et du chikungunya et le moustique du genre culex, vecteur du virus du West Nile (ou virus du Nil occidental).
Cette information est tout d’abord nécessaire à la prise en charge du patient qui devra consulter un médecin. Par ailleurs, ces infections sont à déclaration obligatoire, débouchant sur un signalement de tout cas, importé ou autochtone, qui sera documenté biologiquement. Il donnera systématiquement lieu à une investigation épidémiologique et entomologique de manière immédiate.
Mais la prise en charge du patient permet aussi la prévention de son entourage. En effet, comme le rappelle Santé publique France qui insiste sur l’importance de la déclaration de ces cas, ces virus importés sur le territoire hexagonal peuvent être ensuite transmis à une autre personne via le moustique. Ainsi, si entre le 1er mai et le 6 août, 979 cas importés de dengue, 10 cas importés de chikungunya et 2 cas importés de Zika ont été identifiés dans l’Hexagone et en Corse, 3 cas autochtones de dengue en Occitanie, 1 foyer avec 2 cas autochtones de dengue en Paca et 1 cas autochtone de chikungunya en Île-de-France ont été répertoriés. Ces risques concernent particulièrement les territoires colonisés par le moustique tigre. Actuellement, 2023 communes sont dans ce cas.
Quant au virus du West Nile, véhiculé par le moustique du genre culex, cinq cas autochtones ont été enregistrés jusqu’à présent en Paca, tous dans le département du Var*. Celui-ci est également un arbovirus, affectant les oiseaux mais qui peut également infecter le cheval et l’Homme, chez qui il peut provoquer des atteintes neurologiques graves dans 1 % des cas (méningites, encéphalites et méningo-encéphalites). Il peut être même mortel chez les personnes âgées.
Bien que les symptômes des autres arboviroses soient bénins, un suivi s’impose en raison de l’émergence d’éventuelles complications. En ce qui concerne la dengue, elles sont rares mais peuvent être délétères sur les viscères avec des risques hémorragiques. Pour le chikungunya, la fièvre et les douleurs articulaires peuvent perdurer pendant des semaines, voire des mois. Enfin, l’infection par le virus Zika de la femme enceinte doit alerter car il peut provoquer des anomalies congénitales.
De manière générale, les professionnels de santé sont appelés à contribuer à la surveillance et au contrôle des arboviroses en diffusant des messages de prévention aux patients, notamment sur les moyens d’éviter les piqûres de moustiques, et en signalant les cas aux agences régionales de santé (ARS). Outre le déclenchement de mesures de lutte contre les moustiques, ces signalements permettent, en cas de foyers autochtones, de sécuriser les produits d’origine humaine (transfusions, greffes…).
* À La Seyne-sur-Mer, Six-Fours-les-Plages et Ollioules.
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