Arexvy et Abrysvo sont deux vaccins indiqués en prévention de la bronchiolite à VRS chez le senior. Ils sont désormais tous les deux disponibles en France, mais pas encore remboursables dans cette indication.
Deux vaccins ont reçu une autorisation européenne de mise sur le marché en 2023 pour protéger les personnes âgées de 60 ans et plus du virus respiratoire syncytial (VRS) : Arexvy (GSK) et Abrysvo (Pfizer).
Dans un avis de juin 2024, la HAS a recommandé la vaccination saisonnière avec l’un ou l’autre de ces vaccins, dans deux populations : chez « les sujets âgés de 75 ans et plus » et chez « les sujets âgés de 65 ans et plus présentant des pathologies respiratoires chroniques ou cardiaques (particulièrement BPCO et insuffisance cardiaque) ». Cette recommandation s’est notamment appuyée sur les données d’efficacité de ces deux vaccins chez les 60 ans et plus, qui ont montré une réduction de ces infections de 83 % pour Arexvy et de 67 à 86 % pour Abrysvo selon le critère retenu (2 ou 3 symptômes infections des voies respiratoires inférieures). Elle a également pris en compte les données de sécurité, de tolérance, d’acceptabilité des vaccins et le poids des infections respiratoires sur le système de soins, particulièrement en période d’épidémie.
À ce jour, les deux vaccins sont commercialisés en France. En effet, Arexvy est disponible depuis fin 2023, tandis qu’Abrysvo est disponible en officine depuis ce lundi 2 septembre 2024. Ils ne peuvent être délivrés que sur prescription médicale. Mais, ils ne sont pas encore remboursables chez le senior. Ainsi, toute personne âgée de 65 ans et plus souhaitant se faire vacciner devra donc payer son vaccin. Soit 196,10 euros TTC pour Abrysvo, ou plus de 200 euros pour Arexvy (sachant que son prix hors taxe est de près de 190 euros). Enfin, ni Arexvy ni Abrysvo ne peuvent être administrés par le pharmacien, car ils ne figurent pas encore au calendrier vaccinal.
En revanche, Abrysvo dispose d’une autre AMM, en prévention passive des nourrissons de la naissance jusqu’à̀ l’âge de 6 mois à la suite de l’immunisation de la mère pendant la grossesse et il est remboursable à 30 % dans ce cadre. Les femmes enceintes entre 32 et 36 semaines d’aménorrhée pourront donc, sur prescription, se faire délivrer Abrysvo avec un remboursement à 30 % par la Sécurité sociale, et se faire vacciner par un médecin ou un infirmier.
La levée du principal écueil de la vaccination chez les plus âgés - celui du remboursement - dépend donc aujourd’hui des autorités de santé. Pour Abrysvo, qui ne dispose pas encore d’un prix ni d’un taux de remboursement, le Laboratoire Pfizer espère que la situation se débloquera d’ici à la fin de l’année : « Nous sommes en discussion avec les autorités de façon à pouvoir mettre à disposition avant la fin de l’année Abrysvo chez le senior », dévoile David Lepoittevin, directeur de la division Vaccins Pfizer, en assurant que « le remboursement avant la fin de l’année : c’est [leur] objectif ». Néanmoins, « comme les recommandations chez le senior sont arrivées un peu plus tard que les recommandations chez la femme enceinte, les délais sont un peu plus courts. Mais on fait tout notre possible pour que le produit soit mis à disposition avant la fin de l’année. On a la volonté d’aller vite », ajoute-t-il. Une fois le remboursement obtenu, la vaccination contre les bronchiolites à VRS chez le senior pourra effectivement démarrer, et permettra d’éviter des hospitalisations et des décès dans cette tranche d’âge. Selon la HAS, les plus de 75 ans ont représenté 61 % des hospitalisations et 78 % des décès liés au VRS lors de la saison hivernale 2022-2023.
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