Déjà 15 ans que Sandoz a lancé le tout premier biosimilaire, l’hormone de croissance Omnitrope (somatropine). Aujourd’hui à la tête d’un portefeuille de huit molécules biosimilarisées, Sandoz en promet une quinzaine d’autres dans les 10 années à venir. Or le marché des biosimilaires peine encore à décoller. Si les mesures incitatives à l’hôpital ont porté leurs fruits ces dernières années, la marge de progrès reste considérable, en particulier en ville. C’est pourquoi le laboratoire, alors que le PLFSS 2022 va commencer sa navette parlementaire, présente ses propositions pour « le développement pérenne » des biosimilaires.
L’entreprise pharmaceutique défend d’abord la décision partagée entre le médecin et le patient comme « cadre principal pour le passage d’un médicament biologique à un biosimilaire », seul moyen à ses yeux d’assurer « la confiance des patients ». Elle préconise ensuite de « favoriser la formation des professionnels de santé et l’interprofessionnalité », souligne Mireille Saliba, présidente de Sandoz France, par le biais d’outils d’information et de programmes d’accompagnement. Enfin, elle appelle à « poursuivre, valoriser et simplifier les incitations à la prescription des biosimilaires », en permettant à tous les établissements hospitaliers d’en bénéficier, mais aussi les médecins libéraux. « Sandoz salue les récentes évolutions pour inciter les médecins de ville et pour impliquer les pharmaciens, dont le rôle devient de plus en plus pertinent aujourd’hui. »
Protocoles de dispensation
Dans ce cadre, et parce qu’une prescription réussie doit être suivie par le bon usage du médicament et l’observance du patient, Sandoz propose de créer des protocoles de dispensation des médicaments biologiques et des biosimilaires à utiliser lors d’entretiens pharmaceutiques rémunérés. Des outils que préfigure la « gestion pilotée des patients sous traitement chronique complexe » mise en place par Éric Myon, pharmacien et président de la communauté professionnelle territoriale de santé (CPTS) de Paris 8, auprès d’une trentaine de patients. À ses yeux, « un accompagnement biosimilaire par un entretien pharmaceutique aurait toute sa place pour avoir le temps de réexpliquer et d’accompagner le patient comme on le fait aujourd’hui avec les entretiens pharmaceutiques pour les patients asthmatiques ».
Un ensemble de pistes dont le but est d’augmenter la pénétration des biosimilaires, en particulier en ville où celle-ci plafonne à 27,1 %, selon les données de GERS Data. Malgré tout, les biosimilaires délivrés en ville ont généré 1,4 milliard d’euros d’économies depuis 2008. Selon les projections du GERS Data, si la substitution biosimilaire avait été possible sur cette période de 13 ans, cela aurait entraîné 2,5 % de gains additionnels, soit 35 millions d’euros. Une telle substitution n’est pas défendue par Sandoz, même si, reconnaît Mireille Saliba, « cela peut être envisagé pour certaines molécules du fait de leur maturité », mais selon elle « pas pour tous les traitements, toutes les pathologies et tous les patients ».
D'après une conférence de Sandoz.
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