Le Quotidien du pharmacien. - Qu’est ce qui distingue l’Ukraine des opérations que vous menez actuellement ?
Alexandre Laridan. - La situation en Ukraine se distingue principalement sur un point, c’est que nous sommes au début d’une crise qui vient d’éclater. Et, comme à chaque nouvelle crise, il nous faut gérer aussi bien l’urgence que la continuité des donations. Il y a beaucoup de panique sur place et nous rencontrons des difficultés à la fois pour obtenir des produits et les faire entrer aussi vite que possible. Les besoins sont énormes, notamment au niveau des centres de soins, avec beaucoup de ruptures dans la chaîne d’approvisionnement. De notre côté, nous essayons aussi de ne pas arrêter nos activités logistiques en cours vers d’autres pays. Nous continuons de préparer des envois pour une quinzaine de destinations, et notamment pour l’Afghanistan et le Liban, à hauteur de quarante donations par an. L’Ukraine est très importante, mais ça ne doit pas arrêter la solidarité et les efforts vers d’autres pays en crise.
Quels sont les médicaments et traitements nécessaires sur place ?
Nous sommes en relation avec les autorités de santé ukrainiennes, qui gèrent souverainement les besoins sur place ainsi que la logistique de l’alimentation de leurs centres de soin. Les demandes en médicaments sont très variées : antalgiques, pansements, instruments de chirurgie, morphine… nous travaillons également en coordination avec le centre de crise du ministère des Affaires étrangères. Nos médicaments sont stockés et préparés au sein de notre entrepôt, et partent tous les 2 à 3 jours par avion et camion. Récemment, il devient de plus en plus dur d’atteindre les zones de conflit, mais la priorité reste que les efforts soient coordonnés et que les envois arrivent à bon port, à la fois pour répondre aux besoins des autorités, mais également à ceux des ONG sur place. Il faut trouver l’équilibre, et agir rapidement, mais correctement.
Comment les pharmaciens peuvent-ils vous aider ?
Beaucoup de pharmaciens nous ont fait des donations financières alors qu’ils ne nous connaissaient pas avant cette crise, et nous sommes vraiment touchés par la confiance de la profession. Nous sommes dans une situation complexe, et s’ils veulent aider Tulipe ou d’autres organisations en Ukraine, c’est le moment de le faire, car les besoins sont immenses. La meilleure méthode pour nous soutenir, ce sont des dons financiers via notre site Internet, pour nous permettre d’acheter les médicaments et produits dont ont besoin les Ukrainiens. Les entreprises du médicament nous envoient une grande partie des médicaments qu’on reçoit en dons, mais toute aide supplémentaire est précieuse.
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