La fermeture des écoles et/ou les vacances ont-elles un effet bénéfique sur la circulation du virus ? Les enfants sont-ils plus ou moins susceptibles à l’infection ? Quelle est leur capacité à répandre la maladie ? Arnaud Fontanet, responsable de l'unité Épidémiologie des maladies émergentes à l'Institut Pasteur, livre les premiers éléments de réponse.
Les derniers résultats de l’étude ComCor montrent que 45 % des personnes infectées par le SARS-CoV-2 savent qui les a contaminés. Dans 42 %, il s’agit d’une source « intra-domiciliaire ». Et le fait d’avoir un enfant scolarisé représente un risque augmenté d’infection pour les adultes. « L’impression générale qui se dégage est que les enfants de moins de 10 ans ont une moindre susceptibilité à l’infection que les adolescents et les adultes. De plus, même si c’est encore en débat, les moins de 10 ans semblent moins source de contagion que les adolescents et les adultes. Cela peut s’expliquer par le fait que cette population fait davantage de formes asymptomatiques du Covid, or les symptômes favorisent la contagion », explique Arnaud Fontanet lors d’un point presse organisé par l’ANRS Maladies infectieuses émergentes.
Ainsi, selon les données arrêtées au 1er mars de l’étude Comcor, le sur-risque d’infection est de près 30 % pour les adultes dont l’enfant est au collège ou au lycée. Il est inexistant lorsque l’enfant est en primaire et augmente à nouveau lorsque l’enfant est plus jeune et qu’il va à la crèche, à la maternelle ou est gardé par une assistante maternelle. L’hypothèse actuelle est que les moins de 10 ans sont, de fait, moins contagieux, mais les contacts étroits caractéristiques avec les tout-petits augmentent le risque d’infection pour les adultes. Attention, prévient cependant l’épidémiologiste, ces résultats pourraient être remis en cause par les variants d’intérêt.
La fermeture des écoles est-elle donc une mesure justifiée ? « La question ne se pose pas tant pour les enfants, qui font plutôt des formes asymptomatiques, ou pour les enseignants, chez lesquels on ne voit pas de sur-risque par rapport à d’autres catégories professionnelles. Mais elle se pose quant au fait de rapporter le virus à la maison où les gestes barrières ne sont pas appliqués », note Arnaud Fontanet. À ses yeux, les exemples anglais, irlandais et portugais montrent que la décision de fermer les écoles « a été décisive ». La France doit, par ailleurs, réfléchir à sa stratégie de dépistage en s’inspirant des exemples autrichien ou anglais, où le dépistage des élèves est réalisé deux fois par semaine. « Se posera ensuite la question de la vaccination contre le Covid des enfants, à l’automne prochain, pour pouvoir miser sur l’immunité collective », conclut l’épidémiologiste.
A la Une
Gel des prix sur le paracétamol pendant 2 ans : pourquoi, pour qui ?
Salon des maires
Trois axes d’action pour lutter contre les violences à l’officine
Caisse d’assurance vieillesse des pharmaciens
Retraite des pharmaciens : des réformes douloureuses mais nécessaires
Auvergne-Rhône-Alpes
Expérimentation sur les entretiens vaccination