Comme l’ont démontré deux enquêtes présentées au 4e congrès Spot-Pharma, les différents tests Covid qui seront mis à la disposition des pharmaciens vont leur permettre d’orchestrer le dépistage des patients, en toute complémentarité.
« Le premier intérêt d’un test est de savoir à quoi il sert ! » Ce credo rappelé hier soir lors de la visioconférence d’ouverture du 4e congrès Spot-Pharma, dédiée aux TROD à l’officine, a été entendu par la profession. Présentés à cette occasion, les résultats de l’enquête de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) l'attestent. Sur les 75 % des officinaux qui ont acheté des TROD Covid pour les réaliser en officine, huit sur dix ont été amenés à refuser le test à des patients non éligibles qu'ils ont réorientés au besoin vers un test RT-PCR en laboratoire.
Les officinaux ont par ailleurs été 1 600 à informer la plateforme Covidia de leurs résultats dans le cadre d’une vaste enquête épidémiologique mise en place par la fondation «Pandemia» avec le soutien de l’USPO.
Un autre résultat démontre la volonté des pharmaciens à s’inscrire comme acteurs de dépistage : 80 % des pharmaciens ayant répondu au sondage de l’USPO se déclarent prêts à réaliser les tests antigéniques dès qu’ils seront habilités à le faire. Car au fur et à mesure que la panoplie de tests s’étoffe, la stratégie de dépistage s’affine. Aux tests RT-PCR de masse, très coûteux (au moins 50 millions d’euros par semaine), et dont la pertinence peut être remise en cause, le Pr Vincent Maréchal, virologue, privilégie une stratégie par tests antigéniques, plus performants selon lui. « Le test RT-PCR détecte le génome du virus, qu’il soit infectieux ou non. Sans compter les délais, les files d’attente, l’embouteillage des laboratoires, les pénuries de réactifs et d’écouvillons… Tandis que les tests antigéniques vont chercher les protéines du virus accumulées dans les voies respiratoires ou la salive », explique-t-il.
Le virologue mise sur ces tests qui, dès qu’ils seront validés, permettront de gagner du temps car ils pourront être pratiqués par des professionnels formés, médecins ou pharmaciens. Les pharmaciens seront donc appelés à jouer avec la complémentarité des tests en fonction du profil du patient et de la présence ou non de signes évocateurs du Covid. Afin d'aider les officinaux dans cette approche différenciante, Estelle Jury, étudiante de sixième année en pharmacie, a présenté au congrès Spot-Pharma un poster d’orientation téléchargeable.
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