Depuis des mois, les pharmaciens constatent des difficultés d’approvisionnement sur les substituts nicotiniques. Explications.
Du Grand-Est à la Côte d’Azur, dans les rayons des officines ou sur les sites de vente en ligne, les traitements nicotiniques de substitution (TNS) sont régulièrement « manquants ». Ces difficultés d’approvisionnement concernent essentiellement les formes orales. Bien embêtant en pleine campagne Mois sans tabac, car selon le Comité national contre le tabagisme (CNCT), « maintenir l’arrêt du tabac durant tout un mois multiplie par cinq la probabilité de parvenir à un résultat définitif, en particulier si le fumeur bénéficie d’une bonne prise en charge par un professionnel de santé. »
« Ça va mieux depuis fin août, mais nous avions de grosses difficultés du printemps jusqu’à l’été », a constaté Jean-Philippe Ammar-Khodja, co-titulaire de la Grande Pharmacie Principale à Nice, contraint de commander en faible quantité, « par 3 ou 4 », les produits Nicorette – quand ils sont disponibles – et de recevoir au compte-goutte et de manière tournante les produits de la gamme Nicopass, contingentés.
« Nous avons effectivement constaté des tensions d'approvisionnement en pastilles Nicopass, toutes références confondues, dans certaines officines. Ces tensions sont principalement dues à une forte évolution de la demande des patients », alerte de son côté le Laboratoire Pierre Fabre. « C’est très lié aux touristes du nord de l’Europe. Nous avons eu cet été des Norvégiens qui demandaient trois ou quatre boîtes de la même référence parce que l’unité est au prix de 40 euros en Norvège quand nous vendons la boîte au tarif de prise en charge, à 9,26 euros », explique Jean-Philippe Ammar-Khodja, qui limitait donc les quantités délivrées pour ne pas pénaliser ses patients. D’autant que l’équipe, formée au sevrage tabagique, assure l’accompagnement des fumeurs. Le pharmacien constate aussi une augmentation des demandes de substituts nicotiniques chez les jeunes (22-23 ans) vapoteurs désireux d’arrêter la e-cigarette : « C’est une nouvelle patientèle qui vient. »
Pour faire face, « nous optimisons quotidiennement notre capacité de production pour répondre au mieux à la demande des patients et des professionnels de santé. Ainsi nous investissons dans la modernisation de notre outil de production ce qui devrait nous permettre une amélioration significative de notre capacité de production dès 2025 », répond Pierre Fabre, fier de maintenir une production en France, dans le Gers. Le laboratoire précise aussi que « Nicopatchlib n'est pas en tension et continue d'être disponible auprès des patients et professionnels de santé. »
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