Candidats à leur succession, tous les pharmaciens qui se sont soumis au verdict des urnes hier sont sortis en pole position. Il ne leur reste qu’à miser sur les alliances et, par conséquent sur des reports de voix, pour conserver leur siège dans l’hémicycle.
Trois pharmaciens députés ont remis leur mandat en jeu hier lors du premier tour des élections législatives. Bien leur en a pris puisque le bilan de leurs actions semble avoir été porté à leur crédit. C’est ainsi que Bertrand Bouyx, ancien adjoint d’officine à Bayeux, est arrivé second dans la 5e circonscription du Calvados, devançant de 84 voix son challenger du Nouveau Front populaire. Le retrait de celui-ci au deuxième tour devrait bénéficier au candidat du groupe Horizons.
Elle aussi adhérente du parti d’Édouard Philippe, Agnès Firmin-Le Bodo se représentait dans son fief de la circonscription du Havre (Seine-Maritime) où elle est installée. L’ancienne ministre de la Santé du gouvernement d’Élisabeth Borne a recueilli plus de 34 % des voix, talonnée par les candidates quasi-ex aequo du Rassemblement National et du Nouveau Front populaire (NFP). Cette dernière, bien que qualifiée, a déclaré abandonner la course du deuxième tour pour faire barrage au RN. Une démarche qui devrait en toute logique reconduire Agnès Firmin-Le Bodo à un poste qu’elle occupe depuis 2017. En avril dernier, l’ancienne ministre déléguée, chargée de l’Organisation territoriale et des professions de santé auprès de François Braun, alors ministre de la Santé, avait été nommée présidente de la commission spéciale pour l’examen du projet de loi relatif à l’accompagnement des malades et de la fin de vie. Un travail législatif désormais laissé en friche pour cause de dissolution.
Josiane Corneloup, titulaire à Saint-Bonnet-de-Joux (Saône-et-Loire) jusqu’en 2017, a également capitalisé sur ses activités tant sur le terrain qu’à l’Assemblée nationale, notamment au travers d’une proposition de loi en faveur d’un moratoire sur l’homéopathie, ou pour le déploiement de la télémédecine. Le 7 juillet, Josiane Corneloup affrontera le candidat RN qui l’a devancé de 4 points au scrutin du 30 juin. Au soir du vote, elle déclarait dans la presse régionale : « Si j’avais fait une alliance avec le RN, je serais passée au premier tour. Tous les candidats du RN ont été contactés de la sorte. J’espère que les électeurs seront sensibles à cela. J’ai pris tous les risques pour garder mon intégrité. Il est important qu’il reste une formation entre les deux extrêmes. Je ne serai pas dans les manœuvres politiciennes. »
Parmi les principales figures du monde la santé engagées dans ces élections, l'ancien ministre de la Santé, Aurélien Rousseau, qui se présentait dans la 7ᵉ circonscription des Yvelines sur le quota imparti par le Nouveau Front Populaire au parti de Raphaël Glucksmann, a quant à lui ravi la vedette à la députée sortante Nadia Hai (Renaissance) : 34,68 % des suffrages contre 29,32 %. Mais rien ne semble tout à fait gagné pour celui qui fut directeur de l'ARS Ile-de-France pendant la pandémie. Car une alliance avec le RN pourrait permettre à la candidate LR, qui s'est qualifiée avec 25,79 % des voix, d'opérer une remontée spectaculaire dimanche prochain. « Ce soir les électeurs de la 7ème circo. des Yvelines m’ont placé nettement en tête grâce à une forte dynamique de la gauche rassemblée. Pour autant rien n’est joué, le RN obtenant ici un score inédit. Dimanche, faisons front et construisons ensemble dans le dialogue et le respect », a appelé l'ancien ministre sur son compte X.
D’autres acteurs de santé ont une position encore moins confortable. Ainsi, l’actuel ministre de la Santé, Frédéric Valletoux, se fait devancer de deux points par le RN dans la 2e circonscription de Seine-et-Marne où le duel s’annonce tendu dimanche prochain. Même score serré pour Stéphanie Rist, médecin rhumatologue et rapporteure du projet de loi de la réforme des retraites. La députée sortante (Renaissance) du Loiret se maintient en tête à 69 voix seulement du Nouveau Front populaire, deux partis qui auront à composer avec le RN qui a reçu le soutien des « Amis d'Éric Ciotti ».
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