En tension d’approvisionnement depuis le début de l’année, Extencilline 2,4 MUI est désormais en rupture de stock sans date connue de retour à la normale. Le Laboratoire Delbert, qui a repris cette ancienne spécialité de Sanofi après arrêt de commercialisation, renforce les mesures de contingentement d’Extencilline 1,2 MUI en ville et à l’hôpital.
L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) en avait fait un emblème de réussite de sa participation à la lutte contre les pénuries. Après son arrêt de commercialisation par Sanofi en 2013, Extencilline (benzathine pénicilline) avait progressivement disparu et les alternatives restaient limitées. La reprise de la spécialité par le Laboratoire Delbert en 2016, qui a « fait l’objet d’un redéveloppement pharmaceutique complet en faisant appel à de nouvelles entreprises fabricantes en Europe », avait abouti au retour d’Extencilline sur le sol français en 2018.
Las, un problème de production qui n’a pas été détaillé a généré des tensions d’approvisionnement sur le dosage 2,4 MUI en janvier, entraînant un contingentement pour cette présentation « mais également au regard des stocks disponibles pour la présentation Extencilline 1,2 MUI », explique le laboratoire. En date du 30 mars, il informe que la production n’a pas repris et que « la disponibilité de ces spécialités repose aujourd’hui uniquement sur les unités déjà produites ». En conséquence, Extencilline 2,4 MUI est désormais en rupture de stock. En accord avec l’ANSM, un « stock très limité réservé uniquement à des dépannages urgents est disponible sur demande », au numéro suivant : 01 46 99 68 20 (service d’information médicale du Laboratoire Delbert).
Dans ce contexte, le contingentement est renforcé aussi bien en ville qu’à l’hôpital pour Extencilline 1,2 MUI, qui doit être réservé « aux seules situations cliniques pour lesquelles la possibilité d’utiliser des alternatives thérapeutiques ne serait pas adaptée aux patients, en privilégiant le traitement de la syphilis », ajoute le laboratoire.
L’ANSM publie, en complément de cette information, les « alternatives pour le traitement des syphilis non neurologiques dans un contexte de rupture de stock de benzathine pénicilline » telles que recommandées par la Société de pathologie infectieuse de langue française (SPILF) fin 2017. Celle-ci rappelle notamment que la benzathine pénicilline G « est de loin le premier choix pour le traitement des syphilis non neurologiques en termes d’efficacité, de tolérance et de spectre » et qu’il n’existe pas d’alternative « acceptable » pour les femmes enceintes. La doxycycline est un 2e choix possible « en dehors de la grossesse et des enfants », puis viennent la ceftriaxone, la minocycline et l’azithromycine, des alternatives plus lourdes en termes de posologie et dont la balance bénéfice-risque est moins positive. La SPILF conclut que, « quelle que soit l’alternative proposée, elle doit être impérativement encadrée d’une surveillance stricte de la décroissance du titre de la sérologie VDRL, qui doit être divisée par 4 (2 dilutions), à 6 mois ».
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