L’Académie nationale de médecine et l’Académie vétérinaire alertent sur les symptômes de l’encéphalite à tiques qui peuvent évoquer un Covid-19. Les deux sociétés savantes recommandent le recours au test de laboratoire en cas de suspicion.
En cette période estivale, qui voit une recrudescence importante de tiques, des syndromes pseudo-grippaux (fièvre, fatigue, céphalées et douleurs musculaires pendant 2 à 4 jours) liés à des zoonoses, dont l'encéphalite à tiques (transmise par un flavivirus), peuvent apparaître. Or cette première phase caractéristique de l'encéphalite à tiques peut être confondue avec les symptômes du Covid-19, comme le soulignent l’Académie de médecine et l’Académie vétérinaire. Ce fut récemment le cas dans le bassin d’Oyonnax (Ain), dans lequel on a décelé un foyer de cette pathologie chez 26 personnes, et dont l'origine était alimentaire (à partir de fromage au lait cru de chèvre contaminé par le flavivirus). Le retard de diagnostic peut être préjudiciable car la seconde phase de la zoonose, qui survient une à deux semaines plus tard, évolue chez un tiers des patients vers une méningo-encéphalite.
Afin de pouvoir préciser le diagnostic, les deux sociétés savantes recommandent, face à toute suspicion clinique de Covid-19, de recourir systématiquement à un test RT-PCR complété d’une sérologie. « En cas de négativité répétée des tests diagnostiques de Covid-19, une infection zoonotique devant tout syndrome grippal estival doit être évoquée, en particulier lorsqu’il s’agit d’un foyer de plusieurs personnes atteintes dans une région riche en tiques », indiquent les Sages. En effet, outre l'encéphalite à tiques, d’autres pathologies telles la fièvre Q, la maladie de Lyme, l'anaplasmose sont transmissibles par une morsure de tiques, qui peuvent par ailleurs « parfois inoculer plusieurs agents pathogènes simultanément ».
Certes, la France est - avec une incidence de 20 cas d'encéphalite à tiques par an - loin d’être une région endémique comme ses voisins, l’Allemagne et la Suisse. Le signalement le plus important remonte à 2016, lorsque 54 cas avaient été détectés en Alsace. Mais alors que la tique Ixodes ricinus, principal vecteur de l'encéphalite est bien connue, une autre espèce fait son apparition sur le territoire français. Comme le rapporte le quotidien régional « Midi Libre », citant un chercheur du CIRAD de Montpellier, la tique aux pattes rayées (Hyalomma marginatum) prolifère actuellement sur le pourtour méditerranéen. Cette tique porteuse du virus de la fièvre hémorragique de Crimée-Congo, qui a déjà causé plusieurs décès en Turquie et en Espagne, transite tout particulièrement par les chevaux, l’espèce sentinelle. À ce jour, aucun cas de fièvre hémorragique de Crimée-Congo n'a pas été détecté en France.
A la Une
Gel des prix sur le paracétamol pendant 2 ans : pourquoi, pour qui ?
Salon des maires
Trois axes d’action pour lutter contre les violences à l’officine
Caisse d’assurance vieillesse des pharmaciens
Retraite des pharmaciens : des réformes douloureuses mais nécessaires
Auvergne-Rhône-Alpes
Expérimentation sur les entretiens vaccination