Le Quotidien du pharmacien. Quelles sont les motivations communes à tout engagement, qu'il soit associatif, syndical ou ordinal ?
Dan Ferrand-Bechmann. La première motivation que l’on retrouve dans tous les engagements c’est la volonté de faire quelque chose de valorisant non seulement pour soi mais aussi pour les autres. La part d’altruisme est importante. Il y a une recherche d’actions chargées en valeur positive, une recherche de sens. Et pour certains c’est une façon d’aller à la rencontre des autres, donc en faveur de la socialisation. Selon la façon dont on vit son travail, par exemple si on s’ennuie dans son activité professionnelle, les actions en marge du travail permettent d’apporter un changement, de s’investir dans des domaines différents.
Quelles sont les spécificités de l'engagement des salariés au service de leur profession ?
Ce n’est pas du bénévolat puisque ces engagements sont généralement défrayés. On parle plutôt d’un engagement citoyen. Là aussi la reconnaissance et la valorisation sont recherchées. D’un point de vue global, que l’on parle de bénévoles, de syndiqués ou militants, on constate qu’ils ont tous la particularité d’être plus citoyens que les autres**. D’un point de vue général, la notion d’engagement renvoie à celle de militantisme, à l’idée de lutter pour une cause.
Quel est le profil des actifs qui s'engagent au service de leurs pairs ?
Dans le bénévolat il y a un certain nombre de personnes qui ne travaillent plus, avec une moyenne d’âge assez élevée. Ce constat n’est pas vrai pour les actifs qui s’engagent dans le cadre de leur profession qui sont, de fait, plus jeunes. Pour eux, il y a un côté plus militant dans l’investissement.
* D’abord enseignant-chercheur à Grenoble, puis professeur à l’université Vincennes à Saint-Denis Paris 8, cette sociologue est une spécialiste des sujets touchant au bénévolat et aux bénévoles, auteur de plusieurs ouvrages et de nombreux articles sur ces thèmes.
** Dans un article paru en 2011 dans la revue « Vie sociale et traitement » n° 109, Dan Ferrand-Bechmann précise : « Tous les citoyens ne s’engagent pas et ne s’impliquent pas. Le bénévolat est minoritaire, même s’il touche un petit quart des Français. »
A la Une
Gel des prix sur le paracétamol pendant 2 ans : pourquoi, pour qui ?
Salon des maires
Trois axes d’action pour lutter contre les violences à l’officine
Médication familiale
Baisses des prescriptions : le conseil du pharmacien prend le relais
Caisse d’assurance vieillesse des pharmaciens
Retraite des pharmaciens : des réformes douloureuses mais nécessaires