« LE PATIENT a confiance en nous et il sollicite souvent notre avis sur les traitements qui lui sont prescrits. Mais, les stratégies thérapeutiques en place sont de plus en plus modifiées ou remises en question par des technologies de pointe ou de nouvelles classes pharmacologiques, constate Marina Jamet, pharmacien et vice-présidente de l’UTIP. Pour accompagner correctement les patients, il est de notre devoir de nous approprier les connaissances nécessaires pour maîtriser ces innovations thérapeutiques et les intégrer dans notre pratique officinale. » L’objectif pédagogique des UTIP-FPC est l’acquisition de connaissances et d’un savoir-faire. Il est très important de pouvoir (re)positionner les nouveautés thérapeutiques au sein de la pathologie concernée et des stratégies existantes, médicamenteuses ou non (dispositifs médicaux). Le pharmacien est aussi un acteur de pharmacie clinique et il doit être capable d’expliquer les mécanismes d’action des différentes classes de médicaments, leur pharmacocinétique, leurs effets indésirables ou les avantages attendus. Les conseils doivent aussi être axés sur la prévention de l’iatropathologie. « La structure des cours organisés par l’UTIP est à la fois didactique et interactive et leur enseignement a pour objectif de répondre concrètement aux attentes des participants et d’optimiser leurs compétences en les initiant aux nouvelles pratiques médicales et/ou hospitalières, explique le Pr Gilles Aulagner. Cette démarche des officinaux doit ensuite leur servir à mieux informer les patients sur leur pathologie, à faciliter leur adhésion à des traitements qu’ils ont parfois mal compris ou qui ont besoin d’être réexpliqués, et à améliorer ainsi leur suivi et leur qualité de vie. »
Un progamme ciblé et des cas concrets.
Le programme « Innovations thérapeutiques » du nouveau stage UTIP de deux jours (quatre demi-journées) traite de thèmes très actuels dont la prise en charge est en pleine évolution, comme les injections intra-oculaires dans la DMLA (dégénérescence maculaire liée à l’âge), les nouveaux anticoagulants oraux, les incrétinomimétiques dans le diabète, les thérapies ciblées en cancérologie, les biosimilaires, les nouveaux traitements de la polyarthrite rhumatoïde et de l’hypertension artérielle pulmonaire, ainsi que les techniques interventionnelles plus légères et moins invasives et les dispositifs médicaux actifs, temporaires ou à plus ou moins long terme. « Il nous a parfois été reproché d’être trop universitaire ou trop théorique, reconnaît Thierry Barthelmé, président de l’UTIP. Afin d’impliquer davantage les pharmaciens et les faire participer de façon plus active à la prise en charge des malades à l’officine, nous nous efforçons d’appliquer leur savoir-faire à des cas cliniques pratiques. » Chaque cas est assorti de commentaires d’ordonnances et de messages médicopsychosociaux forts à faire passer auprès des malades pour leur expliquer en termes clairs et simples leur parcours thérapeutique et éducatif, tout en dédramatisant la situation et en respectant leur état psychologique et leur niveau de réceptivité.
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