LE QUOTIDIEN DU PHARMACIEN.- Où en sont les expérimentations des nouvelles formes de première année commune des études de santé (PACES) prévues par les pouvoirs publics ?
DAVID RUCZKAL.- Tout est déjà en place et les expérimentations devraient démarrer à la rentrée 2015. Les projets de quatre villes ont été retenus : Angers, Rouen, Strasbourg et Paris. Plusieurs autres universités vont se greffer à ces projets. À Angers par exemple, l’expérimentation Pluripass prévoit un cursus très pluridisciplinaire, qui permettra de préparer plusieurs licences. Il comporte des matières de sciences de la vie, de sciences de l’ingénieur et de sciences humaines et sociales. Le numerus clausus restera identique, mais il sera possible d’avoir accès aux filières de santé au deuxième semestre et au troisième semestre. On pourra aussi se diriger vers des filières sciences de l’ingénieur. Ces expérimentations seront évaluées dans cinq ans. À l’ANEPF, nous allons veiller à la bonne mise en place de ces nouveaux cursus et également procéder à une évaluation de notre côté.
Vous avez lancé une grande enquête sur les conditions de vie des étudiants. Quels en sont les premiers enseignements ?
L’enquête a été réalisée entre avril et août 2014 et nous avons recueilli plus de 3 500 réponses. Un des résultats marquants concerne l’attractivité de la filière. L’enquête révèle qu’un tiers des étudiants ont choisi la filière pharmacie par défaut ; 60 % d’entre eux souhaitaient en réalité se diriger vers la médecine ! C’est un résultat assez inquiétant et notre bureau envisage donc de créer des actions pour rendre la filière plus attractive. Nous voudrions communiquer davantage sur les possibilités qu’offrent les études de pharmacie. Il faut non seulement intervenir auprès des étudiants en PACES, mais aussi nous rendre dans les lycées, pour parler de la richesse des métiers de la pharmacie dès la première ou la terminale. Par ailleurs, le bureau précédent avait commencé à travailler sur un projet de bourse pour les étudiants en pharmacie. Nous allons poursuivre ce projet.
Les étudiants se sont fortement mobilisés auprès de l’ensemble de la profession lors de la journée de grève du 30 septembre. Avez-vous le sentiment d’avoir été entendus ?
Cette manifestation a montré l’unité de la profession et nous a permis de frapper un grand coup. Oui, nous avons le sentiment d’avoir été entendus et nous sommes plutôt rassurés sur les questions de monopole et d’ouverture du capital. Cependant, nous restons vigilants par rapport aux mesures du projet de loi de santé et du projet de loi de financement de la Sécurité sociale. Nous suivons notamment la proposition d’autoriser les pharmaciens à vacciner. L’ANEPF ne s’est pas encore positionnée officiellement, mais nous allons mettre en place un groupe de réflexion avec les étudiants en médecine et en soins infirmiers. Les étudiants ne semblent pas aussi hostiles que leurs aînés à cette nouvelle mission.
Quels sont les autres projets de l’ANEPF pour l’année à venir ?
Nous allons bien évidemment continuer à développer nos projets en santé publique. Le défi « sang limite » par exemple, destiné à promouvoir le don du sang, a de plus en plus de succès d’une année à l’autre. Nous allons également étudier les premiers retours sur la mise en place du certificat de synthèse pharmaceutique (CSP). Il doit être validé avant l’entrée en troisième cycle, afin de vérifier que l’étudiant a acquis des compétences et connaissances transversales. Il se déroule différemment selon les UFR : certaines villes organisent un oral, d’autres proposent un oral et un écrit… Nous voudrions que ce soit uniformisé au niveau national. Enfin, nous allons organiser à Toulouse le congrès de l’association européenne des étudiants en pharmacie, l’EPSA. Il se tiendra du 13 au 19 avril 2015 et rassemblera des étudiants de 35 pays.
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