Le Quotidien du pharmacien. — La crise sanitaire a-t-elle induit des changements majeurs dans l'organisation de la formation continue ?
Thierry Dine.- Nous proposons plusieurs diplômes universitaires (DU) et enseignements post-universitaires (EPU) aux pharmaciens qui souhaitent compléter leur formation. Presque toutes nos formations, proposées auparavant en présentiel, sont passées en distanciel ou en mixte. Aujourd'hui, nous sommes capables de faire de la captation d'écran de façon synchrone. Autrement dit, les officinaux peuvent assister, derrière leur ordinateur et « en live » - à un cours donné en présentiel. Nous avons aussi créé notre propre plateforme numérique, appelée « ma faculté virtuelle » permettant aux pharmaciens de se connecter à un amphithéâtre virtuel pour visionner les cours de façon différée. L'enseignement à distance représente un investissement humain et financier important pour l'université. Mais il offre plus de souplesse aux apprenants et nous permet de toucher de plus en plus de pharmaciens puisque l'éloignement géographique n'est plus un frein avec le numérique.
Quels peuvent être les obstacles à la mise en place de la formation continue à distance ?
Les pharmaciens expérimentés sont davantage attachés au contact avec les enseignants. Par ailleurs, certains éprouvent encore quelques difficultés à utiliser pleinement les outils numériques. Avant la crise, les officinaux étaient habitués à ce que nous nous déplacions dans la région Nord Pas-de-Calais (à Dunkerque et Maubeuge) pour délivrer nos formations continues en présentiel. En 2020, lorsque nous avons basculé nos formations en e-learning, certains ont été déroutés. Nous les accompagnons. Nous conseillons, par exemple, à ceux qui se sentent moins à l'aise avec les nouvelles technologies, de fractionner les cours en ligne en plusieurs petites sessions de 30 minutes chacune.
Pensez-vous pouvoir, à l'avenir, proposer un e-learning intégral aux pharmaciens ?
À mon sens, l'enseignement en e-learning et en distanciel, c'est l'avenir de la formation continue. Celle-ci peut s'effectuer à 100 % à distance pour les formations théoriques. Ou de façon mixte (distanciel et présentiel) pour conserver une interaction avec l'intervenant et favoriser l'apprentissage pratique lorsque cela est nécessaire (par exemple, pour l'orthopédie, les tests antigéniques ou la vaccination antigrippale). Nous devons nous approprier davantage les aspects techniques des outils numériques. Il faut également que les intervenants aient la volonté de changer leur façon de travailler.
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