Réagissant à la publication de l’avis de l’Autorité de la concurrence qui préconise, entre autres, l’ouverture du capital et la vente de médicaments en grandes surfaces, l’USPO et l’ANEPF ont lancé deux pétitions pour protester contre ces attaques « répétées et infondées ».
Une semaine après la publication de l’avis de l’Autorité de la Concurrence (voir article « abonné »), la colère de la profession n’est pas retombée. Deux pétitions circulent actuellement pour alerter la population et les pouvoirs publics sur les dangers d’une ouverture du capital et du monopole officinal. Dans une pétition à relayer à l’officine et une affiche appelant à la mobilisation de tous, l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) interpelle directement les patients : « Pensez-vous que les investisseurs étrangers, la grande distribution, les grandes plateformes sur Internet s’intéressent à votre santé ? »
Le syndicat rappelle sa position déjà exprimée en 2014 lors du premier avis de l’Autorité de la concurrence. Et en profite pour battre en brèche le principal argument avancé par les défenseurs d’une dérégulation, c’est-à-dire une plus grande compétitivité des prix qui en résulterait. L’USPO indique ainsi que les pharmacies françaises assurent une dispensation des médicaments aux tarifs les plus bas d’Europe : « en France, le prix du médicament est 30 % moins chers qu’en Italie et en Allemagne et 20 % moins chers qu’en Espagne ! »
Afin de préserver à la fois la sécurité de la dispensation et l’accès aux médicaments sur l’ensemble du territoire, le texte de la pétition invite les signataires à marquer leur opposition « à l’entrée des groupes financiers dans les officines, à la vente des médicaments en grande surface, aux plateformes Internet et à l’ubérisation de la santé ».
Conscients que la défense de leur futur exercice professionnel commence sur les bancs de la fac, les étudiants ont eux aussi lancé une pétition. Accessible sur le site change.org, elle dénonce avec fermeté « une financiarisation inutile de la pharmacie ». Les futurs pharmaciens ne mâchent pas leurs mots : « Le décalage est saisissant entre les parlementaires qui connaissent les spécificités des bassins de population et une instance complètement hors sol. » Les étudiants dénoncent « la vision commerçante de la pharmacie, portée par l’Autorité de la concurrence ». Une vision « étriquée et dogmatique ».
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