Pour protester contre la mise en place de la réforme des études de santé et ses conséquences désastreuses sur la filière pharmacie, l'Union des pharmaciens de la région parisienne (UPRP-USPO) incite les officinaux à montrer leur mécontentement à travers une action concrète : ne plus verser la taxe d'apprentissage aux universités en 2023.
À la rentrée de septembre, plus de 1 100 places sont restées vacantes en deuxième année de pharmacie (soit un tiers des places disponibles). Une conséquence particulièrement visible des énormes difficultés qui accompagnent la mise en œuvre de la réforme de l'accès aux études de santé et l'introduction de deux nouveaux parcours (PASS et L.AS) à la rentrée 2020. Alors que l'officine est déjà confrontée à de sérieux problèmes de recrutement, qu'en sera-t-il si la désaffection pour la filière venait à perdurer dans les années qui viennent ? Particulièrement inquiète par rapport à cette situation, l'UPRP veut agir, d'autant plus que les prévisions pour la rentrée prochaine ne sont pas très positives pour le moment. « D’après les premières estimations, il semble que l’année universitaire prochaine sera pire que l’actuelle. Le renouvellement de notre profession ne se fait plus », dénonce le syndicat francilien.
L'UPRP appelle les officinaux à s'engager pour montrer aux pouvoirs publics à quel point cette situation est préoccupante pour l'avenir du maillage pharmaceutique et pour celui de la profession plus généralement. Pour cela, le syndicat présidé par René Maarek « demande solennellement aux pharmaciens de ne pas verser la taxe d’apprentissage aux universités de pharmacie en 2023. Les universités ne remplissent pas leur rôle, ne les soutenons pas ! », estime le syndicat qui déplore, en outre, que l'expertise des officinaux soit aujourd'hui « totalement absente » au niveau des facultés.
L'UPRP envisage également une action en justice, en déposant un recours contre la réforme de la PACES devant le Conseil d'État. « Ce système de recrutement n’attire pas, il repousse les jeunes qui souhaitent devenir pharmacien, dénonce le syndicat. La conséquence est le départ de futurs collègues à l’étranger pour suivre leur cursus et se donner une vraie chance d’accéder à leur rêve. Cela devient si absurde que nous devons recourir à l’embauche de pharmaciens étrangers afin de pourvoir les postes vacants dont le nombre croît fortement. Cela constitue aussi, pour les jeunes qui veulent épouser notre profession, une rupture du pacte républicain, tout le monde n’a pas la possibilité de s’expatrier ». Le syndicat regrette globalement que « rien ne bouge » malgré les alertes successives des représentants de la profession.
En parallèle, le collectif national PASS/L.AS, qui dénonce depuis le début les conditions de mise en application de la réforme, a décidé fin décembre de déposer une nouvelle requête, auprès du tribunal administratif de Paris cette fois, « pour responsabilité de l’État dans la mise en place désastreuse de la réforme des études de santé ». Une démarche qui fait notamment suite à l'envoi par le collectif d'un courrier à la Première ministre, Élisabeth Borne, lequel était resté sans réponse.
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