Le 17 mars dernier à l'hôpital de Lorient, un nouveau genre de formation a pris place. Association entre le e-learning maîtrisé par l'UTIP et les possibilités qu'offre le C3S (Centre de simulation du Scorff) mis en place au sein du Centre hospitalier Bretagne sud, l'enseignement prend la forme d'un atelier de simulation qui met en scène un officinal et un patient acteur. L'idée est de reproduire un échange au comptoir mené ici dans le but d'évaluer l'observance thérapeutique d'un patient sous traitement AVK ou asthmatique. La scène, qui se déroule dans un local approprié, est filmée puis analysée en fin de séance avec l'équipe encadrante et les élèves officinaux.
Méthode pédagogique active et innovante, la simulation en santé est basée sur l'apprentissage par l'expérience et la réflexion a posteriori. Objet d'un guide des bonnes pratiques rédigé par la Haute Autorité de santé en 2012, ce mode de formation présente un intérêt dans le cadre du développement professionnel continu (DPC). L'apprentissage par la mise en situation possède en effet de nombreux atouts, comme ceux de former à des procédures, à des gestes ou à la prise en charge de situations prédéfinies, mais encourage aussi l'acquisition ou la réactualisation des connaissances et des compétences techniques ou relationnelles.
Connaissances et échange
Avant tout, peut-être, l'apprentissage par simulation permet à chaque participant de remettre en cause ses pratiques professionnelles en portant un regard nouveau sur lui-même lors du débriefing : aborder des situations dites « à risque » pour le patient et améliorer sa capacité à y faire face en prenant part à des scénarios multiples ; reconstituer des événements indésirables et les comprendre afin d'ajuster son comportement dans un souci de qualité et de sécurité des soins.
L'observance thérapeutique est typiquement une problématique qui peut profiter des exercices de simulation en santé. À Lorient, le projet de formation a vu le jour suite au constat d'une mauvaise observance des thérapeutiques médicamenteuses à l’issue de la consultation. Or le pharmacien d'officine est l'un des derniers professionnels de santé à intervenir après le médecin. Il est donc bien placé pour évaluer le comportement du patient face à son traitement. Mis en scène par le biais d'un atelier, ce cas de figure très courant à l'officine peut trouver à s'améliorer grâce à la formation par simulation. La mauvaise observance thérapeutique des anticoagulants et des médicaments de l'asthme a donc fait l'objet d'une première séance d'apprentissage en Bretagne, mais tous les scénarios sont envisageables et testés en amont afin de cibler des objectifs thérapeutiques précis. Les titulaires, adjoints et préparateurs en pharmacie qui ont suivi l'atelier ont bénéficié de l'encadrement d'une équipe hospitalière composée d'un médecin et de deux infirmiers. La séance programmée sur un après-midi a été jugée innovante et enrichissante au niveau des connaissances et de l'échange avec les intervenants. L'objectif a été rempli puisque les participants connaissent les fondamentaux de l'entretien centré sur la motivation à l'issue de la formation. Enregistrée et validante dans le cadre du DPC, l'expérience donnera lieu à une nouvelle session, le 27 avril.
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