Considérant que le retrait en officine de produits commandés sur Pharmazon ne constitue pas une livraison à proprement parler, Google Shopping menace de supprimer le référencement de la plateforme. Une décision qui, en revanche, est sans conséquence pour les pharmacies en ligne qui se fédéreront sur mapharmacieenfrance.fr, rassure Alain Grollaud, président de Federgy, la chambre syndicale des groupements et enseignes de pharmacie, à l’origine de ce portail.
Pharmazon a jusqu’au 27 août pour changer son business model. C’est-à-dire remplacer le retrait auprès de ses pharmacies partenaires des produits commandés sur sa plateforme par une livraison payante ou en point relais. Dans le cas contraire, le compte Google Shopping de Pharmazon sera coupé. « Ce seront 50 % de notre activité qui disparaîtra dans la mesure où ce statut sponsorisé – et payant — est le principal canal de commandes par l’internaute, un passage obligé pour tout e-commerçant », déclare Audrey Lecocq, fondatrice de Pharmazon. Pire même, selon elle, son référencement naturel sera également affecté puisqu’il est lié au profil « bon client » et donc référencé chez Google Shopping que l’entreprise détient auprès de Google. Autant dire que si elle n’investit plus dans Google Shopping, la plateforme a peu de chance de remonter dans les résultats de recherches des internautes en quête de produits pharmaceutiques.
L’avenir de Pharmazon pourrait donc être compromis par la décision de Google « qui ne reconnaît pas la pharmacie comme point de livraison physique », déplore Audrey Lecocq, affirmant que son modèle « soutient non seulement les pharmacies locales et le maillage officinal français mais aussi l’accès des patients à des produits de santé essentiels. » Certes, les objections de Google ne portent que sur les commandes de 1 à 29 euros, dont la livraison en pharmacie est gratuite. Mais, comme le souligne la fondatrice de Pharmazon, plus de 47 % des commandes correspondent à ce cas de figure. La réponse du géant du numérique à Pharmazon est sans appel : « Nous comprenons que votre modèle économique implique un système de livraison complexe incluant des options de retrait et de livraison de produits pharmaceutiques en fonction du panier moyen. Nous sommes conscients que votre modèle de diffusion est unique et requiert des considérations spécifiques. Cependant, nous sommes tenus de respecter nos règles, et vous devez y apporter des modifications conformément aux consignes. La livraison à la pharmacie n'est pas considérée comme un mode de livraison valide. »
Cette position de Google risque-t-elle de remettre en cause la vente en ligne par les pharmacies ? Si oui, elle pourrait être délétère au projet de portail de services de vente en ligne « Ma pharmacie en France », mené par Alain Grollaud et les groupements. Mais le président de Federgy est tout à fait serein. Bien au contraire, affirme-t-il, tout danger est écarté, car Google s’en prend au modèle des plateformes et non à celui des portails. « Une question de sémantique très importante », relève-t-il, précisant que le portail tel qu’il est conçu par les groupements en partenariat avec La Poste, peut être défini « comme une mise en relation numérique entre le patient et sa pharmacie ». Ni plus, ni moins. « On ne veut pas associer services et ventes et MapharmacieenFrance n’obéira pas aux règles des plateformes. » Selon ce principe, c’est en fonction d’ad words (mots-clés) se rapportant au champ lexical des services qu’Alain Grollaud peaufine actuellement avec ses partenaires le SEO (Search Engine Optimization ou Optimisation pour les moteurs de recherche) du futur portail des pharmaciens physiques qui sera opérationnel en 2025. Il compte bien ainsi, par ce référencement vertueux, remonter dans le moteur de recherche.
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