Le Quotidien du pharmacien.- Les titulaires ont-ils une petite part de responsabilité dans les difficultés de recrutement auxquelles ils sont confrontés ?
Marie-Hélène Gauthey. - Pour l'officine, différents paramètres expliquent les difficultés de recrutement aujourd'hui. Il y a bien sûr une pénurie de diplômes. Attirer des candidats est également plus compliqué pour des officines rurales, même si depuis la crise du Covid les urbains sont désormais nombreux à vouloir s'éloigner des grandes villes. Cela dit, pour trouver de nouveaux collaborateurs, les titulaires doivent aussi adopter les bonnes pratiques de management d’une équipe. Avec les réseaux sociaux, tout se sait très vite. Si un salarié a travaillé dans une officine où son expérience s'est mal passée il en parlera autour de lui. Un management inadapté ne donnera à personne l'envie d'y travailler.
Que doit-on faire pour éviter les erreurs au niveau du recrutement ?
On voit bien que recruter est bien plus difficile qu'avant, il faut se former au recrutement. Lorsqu'on publie une annonce, il faut mettre en valeur les atouts de l'officine, les services qui y sont développés, les missions qui y sont proposées. On ne peut pas se contenter de mettre "bonne ambiance, clients sympas", comme on le voit encore trop souvent. Aujourd'hui les salariés veulent également trouver un équilibre avec leur vie privée, le titulaire n'a d'autre choix que de s'y adapter. Si l'officine est fermée le samedi après-midi, par exemple, cela peut être un élément intéressant pour des candidats, donc cela doit être mis en avant par le titulaire. Enfin, personne ne peut être meilleur ambassadeur d'une officine qu'un salarié qui y travaille. Si un titulaire a un besoin pour un poste, il doit le faire savoir à ses collaborateurs. À travers leurs relations, les salariés connaissent souvent des personnes qui correspondent au profil recherché. Pour motiver ses salariés, le titulaire peut mettre en place une prime de cooptation si la période d'essai du salarié recruté est confirmée.
Que faire pour convaincre ses salariés de ne pas aller renforcer la concurrence ?
Trouver des leviers pour garder ses bons éléments c'est évidemment la première solution pour ne pas avoir besoin de recruter. D'abord, cela passe par impliquer davantage ses salariés dans les décisions prises pour faire évoluer l'officine, il faut qu'ils se sentent concernés. On peut également envisager d'accorder des jours de congé en plus et d'adapter les horaires, faire en sorte que le salarié puisse terminer plus tôt au moins un jour par semaine par exemple. Globalement, la question que le titulaire doit se poser c'est : « Comment suis-je perçu par mon équipe ? » La crise du Covid a permis de souder certaines équipes, mais dans d'autres cas elle a impacté la cohésion, souvent du fait d'un management inadapté. Dans ce dernier cas, le titulaire doit faire un bilan avec son équipe et être prêt à reconnaître ses erreurs.
A la Une
Gel des prix sur le paracétamol pendant 2 ans : pourquoi, pour qui ?
Salon des maires
Trois axes d’action pour lutter contre les violences à l’officine
Médication familiale
Baisses des prescriptions : le conseil du pharmacien prend le relais
Caisse d’assurance vieillesse des pharmaciens
Retraite des pharmaciens : des réformes douloureuses mais nécessaires