À raison de deux tournées par jour, et la desserte des quelque 21 000 officines de l’Hexagone, ce sont entre 178 et 180 millions de kilomètres qui sont parcourus chaque année par les chauffeurs des grossistes-répartiteurs. « La hausse du prix des carburants devrait contribuer à un surcoût de 10 millions d’euros pour la répartition », estime Emmanuel Déchin, délégué général de la Chambre syndicale de la répartition (CSRP). Pour autant, les grossistes-répartiteurs ne répercuteront pas cette hausse du prix du gasoil depuis le 1er mars sur leurs prix. « En effet, la marge est réglementée », rappelle Emmanuel Déchin, ajoutant que les pouvoirs publics, sollicités sur une mesure de soutien à la branche, n’ont pas encore répondu.
L'électrique n'est pas une alternative
Il est vrai que les grossistes-répartiteurs ont obtenu récemment plusieurs concessions de la part de l’État : nouvelle marge, abaissement de la taxe sur les ventes en gros, dite taxe ACOSS (Agence centrale des organismes de la Sécurité sociale) et rémunération additionnelle pour les produits de la chaîne du froid. Soit 100 millions d’euros sur trois ans. Cependant, cette somme est déjà grevée par l’augmentation du prix du carburant et de manière plus générale, par l’inflation. Il n’en faudrait pas davantage pour fragiliser à nouveau la branche. L’équilibre reste en effet précaire pour les grossistes-répartiteurs devant remplir leur mission de service public face à ces nouvelles contraintes.
Car le volet énergétique n’est que l’un des impacts de l’inflation sur les comptes de la répartition. Dans cette branche où les petits salaires sont nombreux, les hausses successives du SMIC contribuent également à surenchérir les coûts. Des négociations de branche devraient débuter d’ici à quelques semaines mais l’issue en demeure incertaine.
En ce qui concerne le coût du carburant, aucune solution pragmatique ne se profile actuellement. Dans ces conditions, la conversion de la flotte à l’électrique permettrait-elle de se prémunir de nouvelles hausses des prix ? Emmanuel Déchin reste réservé quant à cette transition énergétique. « Deux contraintes majeures s’imposent. D’une part, les offres restent limitées dans les gammes d’utilitaires et les capacités d’avitaillement restent peu nombreuses. D’autre part, l’autonomie des véhicules électriques reste restreinte alors qu’il n’est pas rare qu’une tournée dure cinq heures, voire davantage », expose le délégué général de la CSRP.
En tout état de cause, les premières flottes électriques se concentreront sur les livraisons des pharmacies de centre-ville. Sachant que de surcroît les répartiteurs seront soumis à un cas de force majeure : de plus en plus de municipalités réservent désormais l’accès de leur centre-ville exclusivement aux véhicules électriques.
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