L’alerte avait déjà été donnée au courant du mois d’août. Les statistiques de ces dernières semaines le confirment. Cet été, le marché officinal parisien a été moins dynamique que celui de la France entière. Quant aux officines situées à proximité des sites de compétition, elles dévissent complètement, comme le relèvent les statistiques diffusées par GERS Data.
Pas de médaille pour la pharmacie parisienne, c’est ainsi que David Syr a commenté, le 9 septembre, les statistiques diffusées par GERS Data, dont il est directeur adjoint. Si au cours des deux premières semaines de juillet, l’officine parisienne tient le haut du pavé avec des hausses de fréquentation de 6,6 % et 18,9 % par rapport à l’année dernière, supérieures de 2 points à la moyenne nationale, les courbes se sont rapidement inversées à partir de l’ouverture des Jeux olympiques. Tandis que le réseau enregistrait une hausse globale de 4,1 % de ses flux, à Paris la fréquentation chutait de 2,7 %, voire de 29 % dans les quartiers du Trocadéro et des Champs Elysées, où se tenaient des épreuves. Les difficultés d’accès perdurant tout au long des Jeux, ces titulaires ont été les seuls pénalisés alors que leurs confrères parisiens sauvaient la mise avec des hausses de 5,4 et 4,1 %. Mais, paradoxalement, au Trocadéro et aux Champs Elysées, le creux de la vague n’était pas encore atteint. La semaine du 15 août et la suivante, le reflux des touristes et le départ en congés des Parisiens ont même aggravé la baisse de fréquentation (à respectivement 33 et 18,3 %) dans ces officines. Ce trou d’air n’a pu être que partiellement comblé à l’approche des Jeux paralympiques, les autres officines parisiennes subissant elles-mêmes une érosion de 2,2 % de leurs passages en caisse.
Ces tendances observées dans la capitale ne sont finalement qu’un miroir grossissant de ce que connaît le marché officinal dans sa globalité. Bien que principal contributeur d’une croissance de 4,5 % du chiffre d’affaires officinal au cours des 8 premiers mois de l’année, le médicament remboursable a vu ses volumes de vente baisser de 0,3 % pendant la même période. Mais au-delà des composantes conjoncturelles, ces chiffres s’expliquent également par des éléments structurels, notamment par la perte des produits de contraste. Leur disparition de l’officine en avril a eu un impact non négligeable sur la dynamique du médicament remboursable. Entre janvier et juillet, en totale décroissance, le chiffre d’affaires de ce segment a atteint 50 millions d’euros, soit près de 100 millions d’euros – ou 65,5 %- de moins qu’un an auparavant. Autre facteur relevé par GERS Data, les produits chers (prix HT supérieur à 1930 euros) sont eux aussi en perte de vitesse avec 10,3 % moins d’unités vendues entre janvier et juillet que pendant la même période de 2023. Le chiffre d’affaires réalisé par ces ventes a toutefois augmenté de 2,1 %, à 3,3 milliards d’euros. Une évolution à suivre de très près puisque ces produits ne représentent que 0,7 million d’unités vendues sur 970,4 millions, mais 22,60 % du chiffre d’affaires du médicament remboursable.
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