« Je suis soulagé. J'aimerais bien tourner la page. » Le commentaire est bref. Mais il en dit long sur la quiétude à laquelle aspirent les pharmaciens nîmois Claudie et Michel Pelissier. Depuis une quinzaine de jours, leur officine située à Nîmes dans la galerie marchande de Cap Costières, le plus grand centre commercial du Gard, a rouvert ses portes, un an après la fermeture de cet espace de vente de 70 m².
En août 2015, au terme d'une lutte juridique longue de 11 ans contre le conseil régional de l'Ordre des pharmaciens du Languedoc-Roussillon, l'officine, à l'origine transférée depuis le centre-ville de la Rome française, était contrainte de plier boutique. À l’époque, le Conseil d'État (la plus haute juridiction en la matière) comme le conseil régional de l'Ordre, estiment que la population requise pour l'ouverture d'une officine dans le quartier est insuffisante au regard de ses critères. Un avis contraire à celui du couple de pharmaciens et de l'agence régionale de santé qui soutenait l'ouverture d'une pharmacie. Las, la justice en a décidé autrement et une grande bâche tendue sur le pas-de-porte informait que le fonds de commerce devenait une parapharmacie.
Entre-temps, Michel et Claudie Pelissier ne manquent pas de projets pour exercer à nouveau leur profession. L'an dernier, en association avec leur confrère Marc Cornette, ils tentent de regrouper leurs officines dans de nouveaux locaux situés au sud de la ville, dans un quartier résidentiel et commercial de Nîmes. Là encore, l'ARS se prononce en faveur de l'initiative mais l'Ordre régional, tout comme le syndicat des pharmaciens du Gard ainsi que d'autres professionnels à titre particulier, s'y opposent (« Le Quotidien » du 16 novembre 2015). In fine, contre l'avis de l'ARS, c'est le ministère de la Santé qui pose son veto à l'ouverture de cette officine (« Le Quotidien »du 30 novembre 2015), qui demeure à ce jour la plus grande parapharmacie de la ville, pourvue de 600 m² d'espace de vente.
Suite à ce nouveau camouflet, les époux Pelissier déposent une nouvelle demande de transfert de leur officine vers le local de Cap Costières, interdit un an plus tôt. Cette fois-ci, le conseil régional de l'Ordre n'y voit pas d'inconvénient. « Les choses ont changé en dix ans. Entre-temps, le quartier a connu une évolution démographique avec de nombreuses constructions sorties de terre ces dernières années », justifie Bruno Galan, président du conseil régional de l'Ordre des pharmaciens en Languedoc-Roussillon. L'ARS soutient également le transfert et autorise une ouverture au 1er août 2016.
Aujourd'hui, quelques semaines après l'ouverture, Michel Pelissier (59 ans) ne veut plus évoquer le passé. « Nous sommes deux titulaires, mon épouse et moi-même… Nous avons été dans l'impossibilité de reprendre le personnel dans l'immédiat. C'est comme si on recommençait à zéro. Quant à la clientèle, contrairement à ce que certains peuvent penser, c'est bien une clientèle de quartier qui vient à nous », affirme-t-il pour couper court à ses détracteurs supposés… comme à la discussion.
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