Médicaments périmés, pharmaciens interdits d’exercer…

Déboires en chaîne pour les pharmacies américaines CVS

Publié le 25/02/2010
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Forte de 7 000 officines réparties à travers tous les États-Unis, la chaîne de pharmacies CVS, l’un des deux géants du secteur dans le pays, accumule plaintes et procès pour différentes fautes graves, dont la vente répétée de médicaments périmés. Elle vient de subir une nouvelle condamnation, après avoir fait travailler pendant une dizaine d’années des pharmaciens qui n’avaient plus le droit d’exercer.
Une pharmacie CVS, l’une des plus grandes chaînes américaines

Une pharmacie CVS, l’une des plus grandes chaînes américaines
Crédit photo : dr

DEUX OFFICINES situées dans l’Indiana ont employé, de 1997 à 2007, des pharmaciens dont la licence d’exercice avait expiré depuis plusieurs années, suite notamment à des facturations abusives, ou qui avaient falsifié leurs titres professionnels, sans que la chaîne ne décèle la supercherie. CVS devra tout de même payer près de 2 millions de dollars d’amende, et s’est engagée à contrôler désormais tous les six mois la validité des titres professionnels de tous ses employés, pharmaciens et autres.

Cet épisode s’ajoute aux déboires, encore plus graves, rencontrés par la chaîne depuis 2008 dans plusieurs États, après avoir été pris en flagrant délit de vente de médicaments et de produits périmés pour bébés. Le scandale a éclaté il y a deux ans et concernait une centaine de pharmacies situées dans l’État de New York. La chaîne avait été lourdement condamnée, mais des produits laissés en vente au-delà de la date de péremption ont été à nouveau récemment détectés dans cet État et dans le Connecticut, entraînant de nouvelles procédures judiciaires.

En outre, l’an dernier, CVS a dû s’expliquer devant la justice sur sa politique de gestion des données individuelles de ses clients : des ordonnances, des emballages de médicaments et d’autres imprimés, comportant les noms et les coordonnées de patients, ainsi parfois que des informations médicales sensibles, avaient été retrouvés dans les poubelles d’un certain nombre de villes, où elles n’auraient bien sûr jamais dû finir, les pharmacies étant tenues de les faire totalement disparaître après utilisation. Une faille qui, là aussi, a délesté CVS de deux millions de dollars d’amende. Une somme à mettre néanmoins en rapport avec le chiffre d’affaires du groupe en 2008, qui s’est élevé à 87 milliards de dollars, la chaîne ayant connu par ailleurs l’an dernier une progression de ses bénéfices nettement supérieure à celle de ses principaux concurrents.

DENIS DURAND DE BOUSINGEN

Source : Le Quotidien du Pharmacien: 2728