Âgés de 19 ans, deux responsables d'une fraude au passe sanitaire, dont une bénévole dans un centre de vaccination, ont été mis en examen pour « escroquerie » et « complicité d’escroquerie ».
En outre, 14 autres professionnels de santé feront l'objet de poursuites par le parquet de Toulouse pour « recel d’escroquerie » et « mise en danger de la vie d’autrui ». Parmi eux, des aides soignantes, des employés d'EHPAD, des kinésithérapeutes, des dirigeants d'entreprise spécialisées dans la désinfection Covid, et même des préparateurs en pharmacie.
Ils sont accusés de faire partie d'un réseau de fausses attestations de vaccination ; vendues entre 100 et 380 euros, parfois via des annonces publicitaires sur Snapchat. Au total, plus de 140 personnes, majoritairement issues de l'entourage des organisateurs de la fraude, ont bénéficié de ces faux passes sanitaires. Le bénéfice total est estimé à plus de 20 000 euros.
L’alerte a été donnée le 8 octobre par le centre de vaccination de Muret, situé à une vingtaine de kilomètres au sud de Toulouse. Les médecins y travaillant avaient constaté des différences entre le nombre de vaccinations réalisées (jusqu’à 1 300 par jour au cœur de l’été) et le nombre de passes délivrés. Certains étaient pour des personnes ne résidant pas sur la commune ou ne s'étant jamais présenté au centre de vaccination.
La principale responsable du trafic avait été recrutée début août par la mairie de Muret à la suite d'une candidature spontanée. Chargée des tâches administratives au sein du centre de vaccination, elle aurait eu accès aux codes utilisés par les médecins, afin de générer de fausses attestations de vaccinations à la demande.
Les gendarmes, selon le parquet, vont continuer à chercher utilisateurs et complices éventuels.
Cette affaire est loin d'être unique et fait écho à des événements similaires. En Seine-Saint-Denis, par exemple, c'est une pharmacienne qui délivrait de faux passes sanitaires via les centres de vaccination où elle opérait. Elle touchait la rémunération de l'assurance-maladie pour ses fausses vaccinations tout en monnayant les passes sanitaires à près de 250 euros.
Au total, près de 36 000 personnes en France ont bénéficié de faux passes sanitaires, parfois obtenus en piratant directement des pharmacies.
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