INTITULÉE « Mon conseil santé », la campagne de communication du groupement Giphar a débuté en juin dernier, d’abord sur les ondes radiophoniques, puis dans les officines adhérentes et sur son site Internet. Sur la base de l’interdiction pour un groupement ou un réseau de pharmacies de faire de la publicité en faveur de ses officines, le Conseil national de l’Ordre des pharmaciens (CNOP) a assigné Giphar en justice. De plus, il a demandé en référé l’interdiction immédiate de la campagne. Sur ce point le tribunal de grande instance (TGI) de Paris a rendu son ordonnance le 17 juillet dernier et débouté le CNOP de cette demande, le condamnant aux entiers dépens. Le juge précise qu’il n’existe pas de « trouble manifestement illicite » ou de « dommage imminent qu’il y aurait lieu de prévenir » et déclare que la campagne de communication n’est pas de nature illégale. De même, la distribution aux adhérents de trousses, cartes routières du réseau et blocs santé pour diffusion auprès des patients ne viole pas l’interdiction légale de solliciter des commandes auprès du public. Enfin, concernant le site Internet de Giphar auquel la publicité fait référence, « il n’est pas avéré que les patients soient incités à une consommation abusive de médicaments ».
Réunion à l’automne.
Pour Bruno Philippon, président du directoire de Sogiphar (coopérative du groupement Giphar), cette décision est une première victoire. « L’ordonnance, qui n’interdit pas à Giphar de continuer sa campagne de communication, a le mérite de poser à nouveau le débat sur la possibilité pour un groupement de pharmacies de communiquer vers le grand public. Là encore, chez Giphar, la démarche est plutôt constructive : réunissons-nous et établissons ensemble les règles qui nous permettent d’adapter l’officine aux enjeux de demain ». Un souhait qui tombe sous le sens puisque la présidente du CNOP, Isabelle Adenot, appelle aussi de ses vœux une réunion sur la communication des officines et des groupements à l’automne prochain.
Pour l’heure, l’Ordre des pharmaciens rappelle qu’il ne s’agit là que de la décision concernant le référé, la question sur le fond n’a pas encore été tranchée. « Un pharmacien peut ajouter, dans sa dénomination, le sigle du réseau auquel il appartient, mais cela doit apparaître après la notion de pharmacien. On peut tout à fait mettre en valeur l’acte pharmaceutique, à condition que cela serve l’intérêt collectif de la profession », remarque la présidente. Confiante quant à la décision à venir, elle rappelle qu’en 1998, « le Conseil d’État avait confirmé les règles qui régissent la communication des pharmaciens et des groupements. L’Ordre est très attaché à la question de la communication sur l’acte pharmaceutique mais elle ne doit pas être discriminatoire selon que l’on est adhérent ou non à un réseau ».
Affaire à suivre.
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