Forte de sa victoire remportée en décembre dernier contre Leclerc, l’UDGPO passe à la vitesse supérieure et invite tous les pharmaciens à s’unir afin d’obtenir réparation pour le préjudice économique subi par la publicité mensongère des parapharmacies Leclerc.
Les pharmaciens dont l'officine est située à proximité d'une parapharmacie du distributeur sont appelés à rejoindre l’action collective lancée par l’Union des groupements de pharmaciens d’officine (UDGPO) contre le Galec, la centrale d’achats des supermarchés Leclerc (voir article « abonné »). La quasi-totalité des officines seraient ainsi concernées, sachant que peu d'entre elles se trouvent hors de la zone de chalandise du distributeur, qui représente, comme le vante Leclerc, une zone de 30 minutes en voiture. Potentiellement, tout le réseau pharmaceutique peut donc prétendre s’associer à cette action collective en raison d'un potentiel préjudice économique subi par une communication trompeuse dans les parapharmacies.
L’UDGPO ne fait que rebondir sur un jugement du tribunal de commerce de Créteil qui avait condamné, en décembre dernier, le Galec à lui verser 30 000 euros de dommages et intérêts. Au cours d’une longue enquête et avec constats d’huissiers à l’appui, l’UDGPO était en effet parvenue à convaincre les juges que rien ne permettait, contrairement aux allégations publicitaires de Leclerc, de prouver la présence effective de docteurs en pharmacie, ni leur disponibilité pour la délivrance de conseils aux clients (voir article « abonné »).
Sur les bases de cette décision de justice, l’UDGPO invite tous les pharmaciens qui s’estiment lésés par la communication trompeuse de Leclerc à faire valoir leur préjudice économique au sein d’une action collective. « La procédure est très simple. Il suffit au titulaire de remplir le mandat électronique sur le site de l’UDGPO, d’inscrire le numéro de sa police d’assurance protection juridique et de donner les coordonnées de son expert-comptable qui pourra livrer les certificats attestant d’un préjudice économique », expose Laurent Filoche, président de l’UDGPO. « Certes, le temps judiciaire est long, précise-t-il, mais d’ici à trois ans, les titulaires, pour lesquels un préjudice économique est établi, devraient recevoir un chèque du Galec. »
Le président de l’UDGPO est formel, les groupements n’accepteront aucun compromis avec Leclerc et par conséquent aucune transaction extrajudiciaire : « Il faut le marquer le coup, cette action de groupe doit avoir valeur d’exemple. La profession doit recouvrer sa dignité. » Laurent Filoche annonce avoir reçu le soutien de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) pour relayer la procédure auprès de ses membres. Quant à la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), elle soumettra cette question à l’avis de son conseil d’administration du 11 mars.
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