Signe d'ouverture dans le débat sur la pratique de l’herboristerie, Jean-François Cavallier a, lui aussi, été auditionné par la Mission d'information du Sénat sur le développement de l'herboristerie et des plantes médicinales. Ce pharmacien de formation, gérant de l’herboristerie Larmignat de Châtellerault, avait en effet été condamné en février dernier pour exercice illégal de la pharmacie.
Parmi les pistes évoquées lors du débat sur la vente et le conseil de plantes, l’herboriste de Châtellerault privilégie tout particulièrement celle qui réserverait aux pharmaciens le droit de gérer une herboristerie à l'extérieur du circuit officinal.
Des listes établies
Il estime en effet que l'exercice de l’herboristerie par des pharmaciens serait une garantie de sérieux et de sécurité. « Il est indéniable qu’il y a une forte demande de la population. Or il n’est pas rare que les consommateurs sollicitent l’herboriste pour un conseil médical, parfois même majeur, comme dans le cas de cancers, par exemple. Pour autant, il est pour moi formellement exclu de conseiller des plantes dans ces cas-là, sinon en soins de support », insiste Jean-François Cavallier. Il remarque par ailleurs : « Certaines personnes, à la recherche de produits naturels, à l’instar d’un phénomène identique dans l’alimentation, nous interrogent sur la composition de leur médicament qu’ils souhaiteraient parfois même substituer par des plantes. »
Autant de raisons qui devraient faire des professionnels de santé les interlocuteurs uniques des patients, car ils sont les seuls à détenir l'ensemble des compétences pour les conseiller et les orienter. Ils sont également les seuls à pouvoir juger de l'adéquation entre la consommation de certaines plantes et leur traitement médical. L’herboriste de Châtellerault souligne, à l’aune de son expérience, l’urgence qu’il y a à résoudre ce qui, selon lui, constitue un problème de santé publique majeur.
En effet, constate-t-il, bon nombre de patients qui s’adressent aux herboristes échappent au circuit officinal. Quand ils ne sont pas en rupture avec les thérapies conventionnelles. « Il faut agir et légiférer avant qu’un accident grave ne survienne », met en garde Jean-François Cavallier. Sous réserve bien entendu qu’une liste des plantes autorisées soit strictement établie.
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