Dans le Gard

Une pharmacie en crise à cause de la rénovation urbaine

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Publié le 21/12/2022
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Crédit photo : GARO/PHANIE

Pénalisée par des travaux de rénovation entamés dans son quartier, la pharmacie Chapelle, à Alès dans le Gard, a décidé d'attaquer la mairie de sa ville, qu'elle juge responsable d'un manque à gagner estimé à près d'un million d'euros. Sa demande a été déboutée par le tribunal administratif de Nîmes.

Selon le rapporteur public, dont les propos ont été relevés par le média local « Objectif Gard », la pharmacie n'a pas eu gain de cause car son chiffre d'affaires serait « supérieur à la moyenne nationale des pharmacies ». Le tribunal a tout de même reconnu la baisse du chiffre d'affaires subi par l'officine mais le considère comme « un aléa attaché à toutes les exploitations commerciales ».

Une réponse qui a fait bondir la titulaire, qui s'est confiée au « Quotidien du Pharmacien ». « Je ne suis même pas à 500 000 euros de chiffre d'affaires annuel ! », explique-t-elle, sachant que le CA moyen d'une pharmacie en France est bien supérieur au million d'euros. Pour elle, les travaux de rénovation du quartier (censés le redynamiser) sont clairement responsables de la situation désespérée de sa pharmacie, située dans le quartier populaire et très défavorisé des Près-Saint-Jean. « Les travaux durent depuis plus de 10 ans ! Ils ont démoli les immeubles et ont vidé les appartements. Il n'y a eu aucune amélioration du quartier ! », dénonce-t-elle, énumérant tous les commerces (boucheries, boulangeries, bars), qui ont dû fermer à cause du déplacement des habitants. Une situation qui dissuade, en plus, de potentiels candidats de venir s'installer dans le quartier. Les appartements vidés sont notamment squattés par des dealers, qui font le pied de grue devant la pharmacie.

Malgré tous les efforts de la titulaire (livraisons de médicaments à domicile, installation de cabine de téléconsultation, services additionnels), le nombre de patients a considérablement chuté dans son officine. « La ville nous avait fait une proposition ridicule : 300 000 euros à peine, si je pars dans les 3 mois ». Une offre qui en dit long, selon elle, sur les intentions de la ville : « On nous laisse crever ! ». La titulaire ne compte pas en rester là et envisage de faire appel de la décision rendue par le tribunal administratif de Nîmes.

 


Source : lequotidiendupharmacien.fr