En 2009, l’association allemande des malades parkinsoniens (DPV) conclut un accord avec la pharmacie virtuelle hollandaise, selon lequel les patients qui y commanderaient certains de leurs médicaments obtiendraient des ristournes et des bonis sur d’autres produits.
À l’époque, le syndicat des pharmaciens de Westphalie saisit le Conseil de la concurrence de cette affaire, lequel déposa une plainte devant le tribunal de Düsseldorf, au motif que les rabais et ristournes, quelle que soient leur forme, étaient interdits sur tous les médicaments prescriptibles. Le Conseil et les pharmaciens obtinrent gain de cause devant le tribunal, mais Doc Morris fit appel et gagna en 2012… avant d’être à nouveau partiellement débouté au niveau fédéral. Résultat, l’affaire fut retransmise en 2015 au tribunal de Düsseldorf, lequel demanda cette fois à la justice européenne de trancher dans le cadre d’une « question préjudicielle »… avec les résultats que l’on sait.
Service, disponibilité et conseils
Huit ans après, les relations entre Doc Morris, la DPV et les pharmaciens s’inversent du tout au tout : l’association de patients a récemment annoncé qu’elle mettait fin à sa collaboration avec Doc Morris, sans d’ailleurs donner de justification détaillée, et nouait un partenariat avec l’ABDA. Selon ce nouveau « traité », les titulaires des 20 000 officines allemandes renforceront leur formation continue en ce qui concerne la maladie de Parkinson, et étudieront, avec l’association DPV, les moyens d’améliorer encore la prise en charge et le suivi de ces patients par les pharmaciens.
Dans un communiqué commun, le président de l’ABDA, Friedemann Schmidt, et celui de la DPV, Friedrich-Wilhelm Mehrhoff, expliquent que « les patients pourront ainsi mieux profiter des compétences et des services que leur apportent leurs pharmaciens locaux ». De plus, ajoute M. Mehrhoff, « les pharmacies virtuelles sont certes joignables au téléphone, mais les pharmacies locales nous offrent un bien meilleur service, une meilleure disponibilité et des conseils personnalisés ». De quoi faire jubiler les pharmaciens d’officine qui, même si les ventes de prescriptions en ligne n’ont toujours pas décollé depuis leur autorisation cet automne, restent extrêmement inquiets face à leur éventuel développement. En outre, ce « renversement d’alliances » constitue une victoire particulièrement symbolique pour les pharmaciens face à Doc Morris, dont les insuffisances en matière de conseil sont d’ailleurs fréquemment montrées du doigt par beaucoup de ses clients.
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