Le ministre de la Santé a annoncé ce matin l’ouverture de la 2e dose de rappel de vaccin anti-Covid aux 60-79 ans, avec ou sans comorbidité, dès 6 mois après le premier rappel ou après la dernière infection. Ce sont 500 000 personnes de plus qui sont concernées, alors même que la campagne vaccinale repose désormais sur les professionnels de santé de ville.
Le cabinet du ministre Olivier Véran avait évoqué, vendredi 1er avril lors d’une réunion avec les syndicats, une harmonisation dans les jours suivant de l’ouverture de la 2e dose de rappel aux recommandations de la Haute Autorité de santé (HAS) en date du 17 mars. En filigrane, il demandait aux représentants des professionnels de santé de prévoir les commandes de vaccins en conséquence, le nombre de centres de vaccination continuant à baisser : 500 sont encore ouverts à ce jour mais seuls 300 sont considérés comme actifs car réalisant au moins 50 injections par semaine.
Tenant compte des avis de la HAS et du Conseil d’orientation de la stratégie vaccinale (COSV), la France a décidé d’élargir l’accès à la 2e dose de rappel de vaccin contre le Covid-19 aux 60 à 79 ans avec ou sans comorbidité, 6 mois après le 1er rappel ou après une précédente infection, soit une population d’environ 500 000 personnes concernées. « On sait qu'une injection de rappel, quand on a 60 ans et plus, réduit de 80 % le risque d'hospitalisation, de réanimation et de décès. Même si ce risque est moins élevé aujourd'hui qu'il l'était avec les variants précédents et lorsqu'il n'y avait pas de couverture vaccinale, il y a un risque résiduel. On peut le réduire par quatre, donc on le propose », a précisé ce matin le ministre sur « RTL ».
Ce 2e rappel est ouvert aux personnes de 80 ans et plus et aux résidents des établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) et des unités de soins de longue durée (USLD) depuis le 14 mars, ainsi qu’aux personnes sévèrement immunodéprimées depuis le 28 janvier. Mais dans leur cas, le second rappel est possible dès 3 mois après le premier ou après une infection au Covid. Au total, la population éligible au 2e rappel frôle les 3 millions de personnes, « un volume que la ville peut absorber sans que l'on ait à rouvrir de centres de vaccination », précise le ministère de la Santé. Mais qui va augmenter avec le temps. Selon les estimations, la population des 60-79 ans éligibles au 2e rappel va passer de 500 000 personnes aujourd'hui à plus d'un million début mai et sera comprise entre 4 et 5 millions fin mai.
Pour leur part, l’Agence européenne du médicament (EMA) et le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) ont recommandé hier le 2e rappel chez les 80 ans et plus et estimé qu’il était encore prématuré de le faire en population générale. Ils ajoutent qu’il n’y a, à ce stade, « pas de preuve claire d’un affaiblissement de la protection vaccinale contre le Covid grave chez les 60-79 ans ayant un système immunitaire normal et donc qu’il n’y a pas lieu de leur recommander une 4e dose pour le moment ».
Dans un communiqué, la direction générale de la santé (DGS) précise par ailleurs que pour les 60-79 ans ayant été infectés par le SARS-CoV-2, le 2e rappel est possible si l’infection est survenue moins de 3 mois après le premier rappel. Si elle a eu lieu plus de 3 mois après le rappel, cette infection vaut rappel vaccinal et le 2e rappel n’est donc pas nécessaire. Elle précise enfin que ce 2e rappel doit être réalisé avec un vaccin à ARN messager : Pfizer-BioNTech en dose standard ou Moderna en demi-dose. L'ensemble de la doctrine a fait l'objet d'un message « DGS-Urgent » en début d'après-midi.
Selon un sondage du « Quotidien du Pharmacien » du 25 mars au 3 avril, 68 % des officines indiquent avoir des demandes pour un 2e rappel.
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