Au 13e jour des combats meurtriers qui se poursuivent au Soudan malgré un cessez-le-feu, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) mène une évaluation des risques concernant l’occupation d’un laboratoire de Khartoum par l’une des parties belligérantes. Elle évoque un « risque biologique énorme » en raison d’échantillons d’agents pathogènes dans les locaux, notamment de la rougeole, du choléra, de la poliomyélite, du Covid et de la tuberculose.
Pris en otage par deux généraux en guerre pour le pouvoir, le Soudan vit depuis 13 jours dans un chaos meurtrier sous les échanges de tirs. Alors que les évacuations de ressortissants étrangers se poursuivent, l’OMS mène une évaluation des risques après la prise d’un « laboratoire de santé publique » occupé par l’une des parties belligérantes. Situé dans la capitale soudanaise, Khartoum, ce laboratoire renferme des échantillons d’agents pathogènes, en particulier du choléra, de la rougeole, de la poliomyélite, du Covid-19 et de la tuberculose (y compris résistante).
L’OMS alerte sur « un risque biologique énorme ». Lors d’une conférence de presse à Genève mardi, son directeur général, Tedros Adhanom Ghebreyesus, indiquait : « Les techniciens n'ont plus accès au laboratoire, ce qui signifie qu’il n'est plus en mesure de remplir sa fonction normale de diagnostic et de référence. Nous craignons également que les personnes qui l’occupent ne soient accidentellement exposées aux agents pathogènes qui y sont stockés. » Dans ce cadre, « l'équipe sur le terrain, ainsi que nos équipes chargées des risques biologiques et de la biosécurité, procèdent à une évaluation approfondie des risques », a précisé Michael Ryan, chargé du Programme OMS de gestion des situations d'urgence sanitaire.
L’occupation de ce laboratoire n’est pas le seul risque sanitaire auquel est confronté le Soudan actuellement. Selon le syndicat des médecins, 14 hôpitaux ont été bombardés, 19 ont été évacués de force parce qu’ils étaient sous les tirs, n’avaient plus de matériel ou de personnel ou parce que des combattants s’y étaient installés. Trois quarts des hôpitaux seraient hors service dans le pays. Dans la capitale, plus de 60 % des établissements de santé sont fermés. « À l’heure actuelle, le principal danger pour la santé de la population soudanaise est le manque d'accès à l'eau potable et à la nourriture, et le risque d'être blessé par des armes, des chars et d'autres armes qui sont utilisées sans discernement dans les zones civiles », souligne Michael Ryan. Et le Dr Ghebreyesus d’ajouter : « De nombreux patients atteints de maladies chroniques, telles que les maladies rénales, le diabète et le cancer, n'ont pas accès aux établissements de santé ou aux médicaments dont ils ont besoin. » C’est pourquoi il dit s’attendre à ce qu'il y ait, en plus des personnes tuées durant les affrontements, « beaucoup d'autres morts causées par des épidémies, le manque d'accès à la nourriture et à l'eau, les perturbations des services de santé, y compris de vaccination ».
L'OMS dispose de stocks de médicaments essentiels, de poches de sang et de matériel chirurgical, mais indique avoir besoin de meilleures conditions de sécurité pour pouvoir les acheminer.
Avec l’AFP.
A la Une
Gel des prix sur le paracétamol pendant 2 ans : pourquoi, pour qui ?
Salon des maires
Trois axes d’action pour lutter contre les violences à l’officine
Médication familiale
Baisses des prescriptions : le conseil du pharmacien prend le relais
Caisse d’assurance vieillesse des pharmaciens
Retraite des pharmaciens : des réformes douloureuses mais nécessaires