Portée par la « vague de résilience » après le « traumatisme » de la crise du Covid-19, l’Association française de l’industrie pharmaceutique pour une automédication responsable (AFIPA) défend quatre propositions auprès des pouvoirs publics pour renforcer l’accessibilité du système de santé. À commencer par un parcours de soins officinal s’appuyant sur la compétence des pharmaciens pour renforcer la sécurité des patients et l’accessibilité à des soins de premier recours.
C’est la toute première proposition développée par l’AFIPA, tirée des enseignements de l’épidémie sur l’organisation du système de soins : la mise en place d’un parcours de soins officinal. Un concept « qui nous est cher et que nous appelons de nos vœux », insiste Christophe de la Fouchardière, président de l’AFIPA. Ce parcours s’appuie sur la formation renforcée – initiale et continue – du pharmacien sur les molécules, et sur la mise à disposition d’arbres décisionnels pour les molécules nécessitant une vigilance accrue et les molécules délistées. Pour une meilleure efficacité, l’AFIPA propose que la dispensation de tous les médicaments de prescription médicale facultative (PMF) soit systématiquement inscrite dans le dossier pharmaceutique (DP) comme c’est le cas pour les médicaments prescrits, ainsi que les dispositifs médicaux et les compléments alimentaires que le pharmacien juge pertinent d’y faire figurer.
L’AFIPA imagine par ailleurs valoriser le rôle du pharmacien dans les soins de premier recours par le biais de campagnes de communication, « par exemple à l’image de la campagne lancée récemment par la NHS (système de santé britannique – NDLR) au Royaume-Uni « Think pharmacy first », campagnes que nous souhaitons travailler avec les syndicats, l’Ordre, les associations de patients, les groupements de pharmacies, etc. ». Ce parcours de soins officinal devra enfin être favorisé par la levée des barrières économiques, notamment par la prise en charge de paniers de soins par les mutuelles « sans sélection de pharmacies », et par des instances comme les agences régionales de santé (ARS) ou les régions pour certaines populations ayant un accès restreint à un médecin ou à revenus modestes. L’AFIPA imagine même la mise en place de mécanismes incitatifs pour les patients, comme une déduction fiscale des dépenses de santé non couvertes jusqu’à 100 euros.
Cette proposition de parcours de soins officinal fait écho, pour l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO), au parcours de soins de premier recours qu’elle défend, un « parcours de qualité dans lequel le réseau de pharmacies est capable de répondre de façon homogène, d’être réactif aux changements de recommandations et à l’arrivée de nouvelles molécules ». C’est, aux yeux de son président Gilles Bonnefond, un « parcours alternatif » qui peut effectivement être pris en charge par un organisme de santé, « si nous avons l’outil informatique pour nous y aider ». Car, déplore-t-il, « nos éditeurs de logiciel ne sont pas dans le même rythme que l’évolution du métier ». C’est aussi l’avis de Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), qui rappelle que l’AFIPA a déjà réalisé plusieurs arbres décisionnels mais qu’ils resteront sous-utilisés tant qu’ils ne seront pas intégrés aux logiciels métier.
L’AFIPA défend trois autres propositions : renforcer les capacités du système de santé pour assurer un bon usage des produits de santé et de prévention de premier recours (et notamment faire évoluer le cadre réglementaire de la vente en ligne), intégrer ces mêmes produits dans des politiques efficaces d’organisation des soins, valoriser et promouvoir des filières de production en Europe et en France.
Selon un colloque organisé par l'AFIPA, en partenariat avec le CNOP, la FSPF, l'USPO et le « Quotidien du pharmacien ».
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