Dans son avis du 28 janvier dernier, la HAS a recommandé d’élargir les compétences vaccinales des pharmaciens, infirmiers et sages-femmes aux « vaccins non vivants inscrits sur la liste du calendrier vaccinal » et « pour lesquels aucun signal de sécurité, ni de problématique en termes de gestion d’effets secondaires n’a été identifié ». Une « consécration » pour les syndicats qui travaillent sur le sujet depuis une dizaine d’années, qui doit néanmoins être validée par des textes législatifs, et qui fait actuellement l’objet de négociations tarifaires avec l’assurance-maladie dans le cadre de la future convention pharmaceutique.
Cette avancée s’explique en grande partie par la réussite de la vaccination antigrippale à l’officine depuis 2019. D’après David Syr, directeur général adjoint du GERS Data, la campagne devrait se clôturer, au 28 février, à environ 11,5 millions de vaccins administrés par tous les effecteurs, soit « 1 million de plus que lors de la campagne 2019-2020, avant pandémie ». La comparaison est moins aisée avec l’année précédente (à 12,2 millions d’injections), caractérisée par l’épidémie de Covid sans vaccin dédié disponible, la crainte d’une co-infection grippe et Covid et les communications sur le stock limité de vaccins grippe qui ont provoqué une ruée et des ruptures d’approvisionnement.
1,5 million d’injections supplémentaires
Or, selon le GERS, la part des vaccinations contre la grippe réalisées en pharmacie augmente chaque année : 25 % en 2019-2020, 33 % en 2020-2021 et 43 % en 2021-2022 (chiffre arrêté au 5 février). Les syndicats ont d’ailleurs souligné, à la mi-janvier, que les pharmaciens avaient à eux seuls injecté 4,4 millions de doses antigrippales contre 3,7 millions la saison précédente.
Ces observations ont poussé le GERS à lancer des projections basées sur la part de vaccination antigrippale par les pharmaciens. « Si, à l’image de la grippe, l’officine venait à réaliser 43 % des vaccins (listés dans l’avis de la HAS – N.D.L.R.), cela représenterait un volume possible de plus de 1,5 million d’injections supplémentaires par an », souligne David Syr, qui insiste sur la mission de santé publique du pharmacien dans l’amélioration de la couverture vaccinale des Français et plus largement sur son rôle de plus en plus reconnu dans l’écoute et le suivi du patient.
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