Médicaments, compléments alimentaires, dispositifs médicaux

Le coup de boost des pathologies hivernales

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Publié le 23/03/2023
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En ce début d’année, les marchés des médicaments, des dispositifs médicaux et des compléments alimentaires continuent de bénéficier du retour des pathologies hivernales, malgré les difficultés liées aux tensions et ruptures d’approvisionnement.

toux

DM et compléments alimentaires sont les grands gagnants
Crédit photo : Burger/Phanie

Les pathologies hivernales avaient déjà contribué aux excellents résultats de 2022, c’est toujours le cas pour les mois de janvier et février 2023. « Quand on regarde les classes de médicaments liées aux pathologies hivernales, les volumes augmentent nettement en janvier et février 2023 par comparaison avec la même période en 2022 », souligne Patrick Oscar, délégué général du GIE GERS et directeur général de GERS Data. Les médicaments des désordres intestinaux gagnent 11 %, les antibactériens par voie générale 20 %, les analgésiques 13 % et les antitussifs et autres produits bronchopulmonaires 18 %. Ces médicaments ne se retrouvent pas dans le top 10 des médicaments remboursables en chiffre d’affaires pour janvier et février, leur prix étant peu élevé, à l’exception notable du Doliprane, à la 9e place avec un chiffre d’affaires de 53 millions d’euros (+17 %) eu égard aux forts volumes délivrés.

Ces mêmes pathologies influent aussi sur la consommation d’antibiotiques. Comparés à janvier-février 2022, les achats par les officines ont augmenté de 21 % en volume en ce début d’année, en particulier en ce qui concerne l’amoxicilline (+25 %). Le GERS note un pic d’achat en lien direct avec le pic épidémique en octobre dernier (12,9 millions d’unités achetées dont 66 % d’amoxicilline) suivi d’un ralentissement progressif. En février, les pharmaciens ont acheté 9,9 millions de boîtes d’antibiotiques. « Pendant les périodes de tensions d’approvisionnement, le poids de l’amoxicilline dans les achats d’antibiotiques des pharmacies a sensiblement baissé, à 40-45 % en décembre et janvier, avant de retrouver son niveau habituel en février, à 65 % », précise Patrick Oscar. Face aux pénuries, des transferts de prescription ont principalement touché l’azithromycine et la pristinamycine, et dans une moindre mesure la ceftriaxone, le cefixime et la josamycine.

Diagnostic et prescription

Le début d’année a été marqué par une augmentation des consultations donnant lieu à la prescription d’amoxicilline. Pour autant, remarque David Syr, directeur général adjoint de GERS Data, « si la courbe de prescription d’amoxicilline suit la dynamique des consultations dont le diagnostic est l’otite, ce n’est pas le cas pour les diagnostics de rhinopharyngite, de toux ou de grippe ». Selon lui, c’est non seulement parce qu’une antibiothérapie n’est pas forcément nécessaire, mais aussi parce que les médecins tiennent compte des tensions d’approvisionnement dans leur prescription.

Enfin les médicaments ne sont pas le seul marché à bénéficier du coup de boost issu des pathologies hivernales. Le chiffre d’affaires des ventes en officine, par statut de produits, pour janvier et février 2023, révèle même que les grands gagnants sont les dispositifs médicaux (+102 %) et les compléments alimentaires (+76 %) devant les médicaments (+31 %), pour une croissance globale de 43 %. Du côté de l’automédication, le début d’année enregistre une légère croissance (+1 %) mais le marché reste dynamique, « à des niveaux que nous n’avions pas connus depuis longtemps », toujours grâce à « des médicaments de l’hiver ». Le conseil du pharmacien se retrouve dans la dynamique du segment conseil santé et nutrition, en progression de 10 %, et dont les classes les plus contributrices à la croissance sont la toux, le mal de gorge, le rhume ou encore le confort respiratoire. Ainsi que dans la croissance des compléments alimentaires (+16 %), portée par la toux et le mal de gorge.

 

Mélanie Mazière

Source : Le Quotidien du Pharmacien