Deux après son entrée en vigueur, le dispositif PASS/L.AS d'accès aux études de santé a-t-il suffisamment vécu ? C'est en tout cas l'avis du Collectif national PASS/L.AS qui a demandé son abrogation à la Première ministre, il y a un mois, et se réserve désormais de saisir le Conseil d'État.
Dans son action contre la réforme de l'accès aux études de santé, le Collectif national PASS/L.AS composé d'étudiants et de leurs parents monte d'un cran. Le 9 août, le groupe a réclamé l'abrogation du dispositif PASS/LA.S auprès d'Élisabeth Borne, Première ministre, incitant le gouvernement à étudier un nouveau parcours d'accès aux études de santé.
Si cet appel à Matignon restait lettre morte, le collectif, qui a mandaté un cabinet d'avocats, prévoit de porter le litige devant le Conseil d'État. En effet, d'après les étudiants et leurs parents, cette réforme du 1e cycle des études de santé ne serait qu'un « gâchis », une « casse ». Pour eux, le PASS, dispositif spécifique aux études de santé et les L.AS, ces licences avec une option accès santé ont abouti à une catastrophe tant au niveau humain qu'en termes d'organisation des études en deuxième année. De nombreuses disparités sont ainsi apparues entre les universités dans les conditions d'admission. De fait, selon les observations, le numerus apertus, qui remplace désormais le numerus clausus, a conduit à assécher partiellement certaines filières, dont la pharmacie. Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), alertait récemment des difficultés qu'avaient certaines facultés de pharmacie à remplir leurs amphis. Au-delà « des milliers de jeunes sacrifiés par la mise en place trop rapide d’une réforme inachevée », comme le dénonce le collectif national, ce sont aussi plusieurs générations de pharmaciens qui ne franchiront pas le seuil d'une officine dans cinq ans. Et ce, alors que - pyramide des âges oblige - de nombreux titulaires seront à la recherche d'un repreneur.
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