Les syndicats représentatifs FSPF et USPO ont rencontré, tour à tour, le ministre délégué chargé de la Santé ce 5 juin. Les sujets étaient nombreux : les négociations conventionnelles, au cœur de l’actualité, mais aussi toutes les missions en attente (vaccination par les préparateurs, renouvellement exceptionnel étendu à 3 mois…). Pour un déblocage prochain, pour certains.
L’ampleur de la mobilisation des pharmaciens du 30 mai a permis à la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) et à l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) d’avancer leur rencontre avec Frédéric Valletoux, ministre délégué chargé de la Santé, au 5 juin. Chacun leur tour, et juste après la rencontre multilatérale avec l’assurance-maladie dans le cadre des négociations conventionnelles.
Sur ce plan, les syndicats ont obtenu la confirmation qu’il n’y aura pas de rallonge de l’enveloppe allouée aux pharmaciens. « Ils ont raclé les fonds de tiroir, rapporte Pierre-Olivier Variot, président de l’USPO. L’argent mis sur la table est très loin de ce dont le réseau a besoin pour ne pas mourir. C’est 18 000 à 22 000 licenciements à prévoir pour retrouver l’équilibre du réseau. Il va falloir assumer la politique qui va être faite. » « Le ministre nous a rappelé que ce sont les derniers instants pour engager une dépense, avant une nouvelle séquence, avec la dégradation de la note économique de la France et les élections européennes. Après, c’est fini », explique Philippe Besset, président de la FSPF, confirmant ainsi l’ultimatum posé par l’assurance-maladie.
Les syndicats ont cependant obtenu des garanties du ministre sur la substitution des biosimilaires et des hybrides, l’un des points de blocage des négociations conventionnelles. « Les biosimilaires et les hybrides représentent 1 milliard d’euros d’économie par an sur les 3 prochaines années. Si on partage les économies avec l’assurance-maladie et si on obtient l’égalité de marge, on récupère ce qu’il manque pour la viabilité du réseau », démontre Pierre-Olivier Variot. Devant les deux syndicats rencontrés séparément, Frédéric Valletoux a promis d’essayer d’obtenir les remises nécessaires. Pour Pierre-Olivier Variot : « Ce sont des paroles, maintenant j’ai besoin d’un écrit avec un calendrier. » Même ton du côté de la FSPF : « Tant que je n’ai pas le texte définitif, je n’ai pas fini de me battre », lance Philippe Besset, qui ajoute : « C’est grâce à la mobilisation qu’on a obtenu des avancées sur les remises sur les biosimilaires et les hybrides. »
Le ministre de la Santé a par ailleurs rassuré les syndicats sur plusieurs points de crispation. La financiarisation ? C’est non ! Une enquête de l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS) a d’ailleurs été ouverte sur ce sujet. La vente en ligne ? Elle n’avancera pas sans les pharmaciens. Le ministre s’est engagé, après Bercy la semaine précédente, à une « co-constrcution » avec les pharmaciens. Quant aux pénuries de médicaments, le ministre veut « mettre plus de transparence, relancer l’Ordre sur le DP-Ruptures et le rendre obligatoire », rapporte Pierre-Olivier Variot.
Des nouvelles missions en attente
Les syndicats ont également rappelé au ministre l’absence de textes d’application de mesures introduisant de nouvelles missions, dont certaines simplifient l’exercice quotidien. « Ce sont 14 textes qui manquent ! », compte Philippe Besset. Dont le décret « territoires fragiles », texte de base définissant les critères pour dénouer l’attribution des aides conventionnelles aux petites pharmacies des zones rurales. Ce texte devrait sortir « en fin de semaine », selon Pierre-Olivier Variot.
Autres textes en attente : la possibilité pour les préparateurs de vacciner selon les recommandations de la Haute Autorité de santé (HAS), l’extension du renouvellement exceptionnel des ordonnances périmées à 3 mois (loi Rist votée en mai 2023), la réalisation en officine d’un TROD VIH et le lancement de l’expérimentation d’un remboursement des substituts nicotiniques délivrés sans ordonnance en pharmacie, en attente depuis la loi de financement de la Sécurité sociale (LFSS) pour… 2022. « Le texte sortira en novembre pour le mois sans tabac », annonce Pierre-Olivier Variot.
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