Avec 225 millions de documents (soit la moitié des documents de santé en France) ayant alimenté les comptes Mon espace santé de la population depuis avril 2023, la Délégation au numérique en santé (DNS) et l’assurance-maladie sont à deux doigts d’attendre leur objectif initial, qui était de 250 millions de documents alimentés par an. Une réussite dont se sont félicités Marguerite Cazeneuve, directrice déléguée à la CNAM et Xavier Vitry, directeur de projets à la DNS, qui rappellent que ce chiffre était de 120 millions en 2022-2023.
Un progrès remarquable : « Le DMP c’était 11 millions en 20 ans, maintenant nous faisons ça tous les 15 jours ! », se réjouit Xavier Vitry. En tout, 11 millions de Français (16 % de la population) ont activé leur compte, avec 300 000 de plus chaque mois. La grande majorité des documents sont des comptes rendus d'examens de biologie médicale et des lettres de liaison hospitalières. Mais avec 2,5 millions de documents (quasi exclusivement des notes de vaccination) envoyés entre octobre et décembre 2023, les pharmaciens ne sont pas en reste.
Les pharmaciens mobilisés
« L’officine s’est très vite approprié ces outils », note Marguerite Cazeneuve. « Et ce, sans qu’il n’ait été nécessaire de lancer une campagne d’accompagnement spécifique. Tout s’est fait de façon très fluide, ce qui nous a beaucoup impressionnés ! », reprend-elle. En plus des notes de vaccination, quelques comptes rendus de bilan partagés de médication et d’entretiens pharmaceutiques ont également été observés parmi les documents partagés, bien qu’en quantité encore relativement modeste. De même, « Le couloir officine est le seul où la conformité des éditeurs est de 100 %, ce qui démontre un fort engagement de leur part », signale Xavier Vitry, qui affirme que 98 % des pharmaciens sont équipés de logiciels Ségur, contre 80 % des médecins.
Les préparateurs en renfort
Les pharmaciens pourront bientôt compter sur les renforts des préparateurs, qui, depuis juillet 2023, peuvent détenir individuellement un numéro RPPS et avoir ainsi accès à leur propre carte e-CPS. « Aujourd’hui 9 000 préparateurs sont enregistrés actif en RPPS », confie Xavier Vitry, qui explique que, à terme, il est prévu de permettre à tous les professionnels de santé (préparateurs, mais aussi assistants et secrétaires médicaux) titulaires de cette carte d’avoir accès aux données de santé des patients sur Mon espace santé.
Reste à convaincre le reste de la population de s’engager davantage. La CNAM et la DNS sont optimistes : « Ameli compte 40 millions d'assurés, dont une part significative de seniors. Penser que ces derniers ne maîtrisent pas le numérique est une idée préconçue », déclare Marguerite Cazeneuve, qui rappelle l’existence de nombreux acteurs locaux pour accompagner les populations isolées. Sur ce plan, un autre projet est en cours : la « délégation de droits », qui permettra aux parents ou aux aidants de prendre en charge l'alimentation de l'espace santé de leurs proches les plus éloignés du numérique. Cette mesure devrait être mise en place dans les prochains mois.
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