Sujet de toutes les attentions dans la convention pharmaceutique signée en 2012, la désensibilisation de la rémunération des pharmaciens aux prix des médicaments a opéré un changement complet de modèle économique. Les étudiants en pharmacie rêvent d’aller encore plus loin et de ranger définitivement la casquette de commerçant au profit de celle dédiée au seul professionnel de santé. « Nous prônons un système qui lâche totalement la rémunération à la boîte car elle ne recouvre aucune logique si ce n’est d’inciter à délivrer plus de boîtes pour être mieux rémunéré, affirme ainsi Maxime Delannoy, président de l’Association nationale des étudiants en pharmacies de France (ANEPF). Nous prônons une rémunération à l’acte, au patient, au conseil, ce qui inciterait à réaliser du conseil et à effectuer toutes les missions dont le pharmacien ne s’empare pas ou peu actuellement parce qu’elles ne sont pas ou mal rémunérées. »
Moins de médicaments, plus de conseils
En somme, explique-t-il, une rémunération exclusivement à l’acte pourrait instaurer un système vertueux favorable à la santé publique, « rentable pour le patient et pour le système de santé ». D’une part parce que le nombre de boîtes délivrées serait amené à baisser (moins de remboursements, moins de pénurie) et d’autre part parce que le pharmacien « donnerait davantage de conseils, par exemple des recommandations hygiéno-diététiques qui permettent de prévenir certaines pathologies, et donc au final de ne pas arriver au stade où il y a un besoin de médicaments ». L’ANEPF invite à réfléchir dès maintenant sur la façon dont une telle bascule pourrait s’opérer. Et Maxime Delannoy d’ajouter : « Ce n’est pas parce qu’on est étudiant qu’on ne peut imaginer comment on sera rémunéré plus tard. »
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