Le lundi 8 avril, tôt dans la matinée, Hélène Tarcy-Cétout s’apprêtait à commencer sa journée de travail dans une officine de Saint-Laurent-du-Maroni. Un individu âgé de 35 ans, de nationalité française, sans domicile fixe et déjà connu de la justice, l’a alors attaquée pour des raisons encore inexpliquées. Mortellement blessée par plusieurs coups de couteau, la pharmacienne a succombé à ses blessures à l’hôpital. Le meurtrier présumé a lui été interpellé, puis placé en garde à vue. Il a ensuite été transféré devant le tribunal judiciaire de Cayenne.
Un drame qui a suscité horreur, effroi et incompréhension. Hélène Tarcy-Cétout était une pharmacienne engagée et respectée. Elle avait fait ses études et commencé sa carrière à Strasbourg avant de rentrer en Guyane, il y a un peu plus d’un an. Depuis, elle multipliait les projets et ne cessait de s’investir pour les habitants et les patients de sa communauté. Sapeur-pompier volontaire, la jeune femme avait créé une plateforme, « Je ne suis pas un numéro », pour venir en aide aux personnes confrontées au handicap ou à la maladie au sein de leur famille. Docteure en pharmacie mais aussi ingénieure écologue, elle avait été lauréate du concours national des 101 femmes entrepreneures. Une distinction qui lui avait valu d’être reçue à l’Élysée par le Premier ministre en personne. Hélène Tarcy-Cétout était également engagée dans la vie associative et luttait contre les violences faites aux femmes. Hyperactive, elle avait l’ambition de « créer une grande pharmacie moderne à Saint-Laurent », explique Liliane Pognon, coprésidente du syndicat des pharmaciens de Guyane, au journal « Le Monde ».
« Elle avait tant à offrir à notre communauté »
Sa disparition a suscité une immense vague d’émotion en Guyane et ailleurs en France. « Elle était bien plus qu'une simple victime d'un acte impardonnable. Elle était une force de vie, une flamme brillante dans ce monde souvent sombre et difficile », a écrit à son sujet la déléguée aux droits de la femme, Isabelle Hidair-Krisky. « Son dévouement pour la pharmacie et son engagement auprès du SDIS manqueront à la Guyane », a posté Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France sur X. Maire de Saint-Laurent-du-Maroni, Sophie Charles déplore « la perte d’une femme lumineuse (…) qui avait tant à offrir à notre communauté ».
Au lendemain du meurtre, des centaines de manifestants se sont rendus devant la sous-préfecture de Saint-Laurent-du-Maroni pour demander davantage de mesures de sécurité alors que 13 homicides ont été recensés en Guyane depuis le 1er janvier. Les pharmaciens de Guyane, eux, ont baissé le rideau de leurs établissements l’espace d’une journée pour rendre hommage à une consœur qui ne sera jamais oubliée.
Une cagnotte a été mise en place sur la plateforme Leetchi pour toutes celles et ceux qui voudraient soutenir la famille d’Hélène Tarcy-Cétout.
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