Mesure introduite par l’avenant économique à la convention pharmaceutique, la réalisation d’un TROD cystite peut être suivie de la délivrance d’antibiotiques sans ordonnance par le pharmacien, lorsque cela est nécessaire. Mais cette nouvelle mission, très attendue de la profession, répond à des obligations précises. Or un point attend encore d’être clarifié : pour que l’acte soit pris en charge, est-il obligatoire ou non de disposer de toilettes pour que le prélèvement d’urine soit effectué au sein même de l’officine ?
En juin, suite à la publication au « Journal officiel » du décret et des arrêtés autorisant les pharmaciens à prescrire certains antibiotiques après réalisation d'un test rapide d'orientation diagnostique (TROD) pour la cystite et l’angine, Pierre-Olivier Variot, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) livrait cette analyse. Pour pouvoir réaliser un TROD cystite, « l’accès aux toilettes à l’officine n’est pas une obligation », estimait-il à la lecture des textes officiels. Problème, le sujet ne semble pas encore tranché plusieurs mois plus tard.
Lors d’une réunion tenue ce 15 octobre, l’assurance-maladie a confirmé aux représentants des pharmaciens que la réalisation du prélèvement au sein de l’officine, dans des locaux adaptés, était obligatoire pour ouvrir droit à une prise en charge. Une patiente qui recueillerait son urine à son domicile puis se rendrait avec en pharmacie ne serait donc pas considérée comme éligible. Une situation un brin ubuesque, que les présidents des deux syndicats n’ont pas manqué de dénoncer. « En fait, l’assurance-maladie reste pour l’instant sur cette position car c’est ce qui était prévu dans l’avenant, commence par expliquer Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF). En revanche, les textes réglementaires ne font pas mention d’une obligation pour le pharmacien de disposer de toilettes et confirment que le prélèvement peut parfaitement être fait au domicile de la patiente. Le souci, c’est que ces textes réglementaires sont sortis après l’avenant », complète-t-il. Pierre-Olivier Variot, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO), ne manque pas de soulever un autre point essentiel. « Nous avons appris lors de la formation qu’une rétention de quatre heures était obligatoire. Que faire dans ce cas ? Faut-il garder la patiente à l’officine pendant ce délai ? L’assurance-maladie, interrogée sur cette question précise, ne nous a pas fourni de réponse… », déplore-t-il. Il ajoute que si les pharmaciens ne peuvent plus facturer lorsque les prélèvements sont effectués à domicile, -comme cela est d’ailleurs le cas pour les laboratoires de biologie médicale-, cette restriction sera contreproductive dans le déploiement de cette nouvelle mission.
Les présidents de deux syndicats ont rappelé à la CNAM l’importance de faire évoluer son point de vue sur cette question. Cette dernière a simplement indiqué qu’elle solliciterait de nouveau la direction générale de la santé (DGS). Philippe Besset se montre relativement confiant à l’idée de voir la CNAM accéder à cette demande. « Sa position actuelle n’est pas tenable », juge-t-il.
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