En 2020, la masse des médicaments non utilisés (MNU) rapportés en pharmacie a baissé de 7 % par rapport à l'année précédente. La raison de cette chute : un usage raisonné du médicament et moins de pathologies.
La suspension des dépôts de MNU (médicaments non utilisés) en pharmacie durant les confinements successifs n’aura finalement pas eu d’impact sur la collecte de ces produits en 2020. L'année dernière, 9 953 tonnes de MNU (149 grammes/habitant) ont été collectées par Cyclamed, soit une diminussion de 7 % des masses récupérées. Cette régression s'explique par une baisse de la consommation de médicaments au cours de la crise sanitaire. En effet, le recul des pathologies a provoqué une réduction de 4 % du nombre de boîtes vendues. La baisse s’inscrit aussi dans la tendance observée depuis quinze ans, chaque année enregistrant une inflexion de 1 % du nombre de boîtes. « 550 millions de boîtes ont disparu en quinze ans alors que la population française est passée de 62 à 67 millions et que la moyenne d’âge ne cesse de reculer », relève Thierry Moreau-Defarges, président de Cyclamed.
L’érosion des collectes de Cyclamed est favorisée par une prescription et une délivrance plus ajustées de la part des médecins et des pharmaciens et par une meilleure observance. Ajoutés à ces phénomènes, les déremboursements de certaines classes thérapeutiques et la transformation de médicaments en dispositifs médicaux. « Le nombre de boîtes consommées par habitant était de 52,39 en 2005, il est de 39 en 2020 ! », note le président de Cyclamed.
Selon l’enquête annuelle de Cyclamed, les Français sont 86 % à déclarer pratiquer ce geste, dont 51 % de manière systématique (un tiers à la fin d’un traitement). De plus, leur tri s'affine : ils sont désormais 54 % (contre 51 % en 2019) à rapporter à leur pharmacien leurs médicaments sans l’emballage ni la notice. Toutefois, ils sont encore nombreux à ignorer que le circuit Cyclamed ne reprend que les médicaments. Et que, par conséquent, le carton de MNU n’est destiné ni aux compléments alimentaires, ni aux dispositifs médicaux, ni même à des produits de parapharmacie, dont pourtant un tiers est retourné à l’officine après utilisation.
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